La Force Multinationale Mixte a enregistré de progrès considérables dans la lutte contre le secte Boko-Haram dans le bassin du Lac Tchad. Le chargé de communication de cette force, colonel Abubakar Abdullahi a entamé des visites dans plusieurs localités occupées auparavant par Boko-Haram du 16 au 18 juillet 2024.
A Ngouboua dans la province du Lac au Tchad où une équipe de journalistes s’est rendue sur le terrain pour constater les faits, le résultat sécuritaire est encourageant. Le progrès dans plusieurs domaines ont été accomplis grâce aux efforts conjoints de la FMM et des forces de sécurité tchadienne.
Le préfet du département de Kaya, Mahamat Mallah confit que la population exercice normalement aujourd’hui ses activités. « L’organisation terroriste qui y sévit depuis 2009, dans le bassin du Lac Tchad, est certes affaiblie, mais sur le plan des infrastructures routières et d’autres voies de communication beaucoup reste à faire. Les différentes localités ne sont pas connectées entre elles. C’est ce qui explique la cherté de vie ». Le chef de Canton de Ngouboua, Ali Maï et un d’habitant de la localité se disent satisfaits du service rendu par la FMM et les forces de sécurité Tchadienne.
A cette question de la réédition du terrorisme, la population revient toujours sur la question des voies de communication qui les privent de plusieurs autres avantages, notamment économique. L’insécurité nourrit également un chômage de masse et prive d’éducation de milliers d’enfants en âge d’être scolarisés. Pauvreté, faible autorité et présence de l’État dans les régions isolées du département de Kaya. Des infrastructures inexistantes et assèchement du lac Tchad sont autant de facteurs aggravants, perpétuant un cercle vicieux qui déracine les populations locales et met à rude épreuve les liens intercommunautaires.
» Je suis victime de Boko-Haram. Mes enfants et ma femme ont été enlevés et aujourd’hui ils sont revenus. Je suis obligé de quitter mon village pour venir s’installer en ville mais ici c’est difficile de joindre les deux bouts. Ici à Ngoumbouwa, la sécurité y ait mais nous ne pouvons pas aller cultiver nos champs dans nos villages qui sont à une vingtaine de kilomètres de la ville », a confié Modou.
La mise en place des infrastructures sociales
Selon Denenoudji Falmata, les efforts de la Force multinationale mixte demeurent indispensables. » Aujourd’hui, nous avons un dispensaire, des salles de classe et de l’eau grâce à la FMM. Mais seulement, le coût de vie revient extrêmement cher. Entre temps à pareille période, le coro ( 1 kilo, NDLR) de maïs coûtait 500f, aujourd’hui se vend à 1500 fcfa. Cela veut dire que l’investissement financier que nous avons va dans la nourriture ». C’est la raison pour laquelle le soutien de la FMM et de l’Etat tchadien est plus que jamais nécessaire pour la population, confit-elle.
Le département de Kaya fait désormais face à la saison des pluies pendant laquelle l’insécurité alimentaire est la plus élevée. S’il faut se féliciter de la reconquête des territoires anciennement contrôlés par Boko Haram, ces progrès ne doivent pas masquer les difficultés auxquelles se heurtent au quotidien les populations.