Il y a quelques mois, les habitants des quartiers périphériques qui empruntent les avenues Jacques Nadingar et Pascal Yoadimnadji longeant le pont à double ou ceux qui traversent ledit pont pour se rendre au centre-ville ont poussé un ouf de soulagement. Et pour raison, l’installation et le fonctionnement des feux de signalisation avec des panneaux solaires sur les quatre voies qui rejoignent le rond-point. Mais depuis quelques semaines, leur soulagement est devenu à nouveau un calvaire.
La cause du dépit des usagers des avenues précitées est que les quatre « feux rouges » ne fonctionnent plus depuis des semaines. Ils s’interrogent, ils s’énervent et ils ne savent plus à quel saint se vouer. Ces avenues qui constituent les seules voies praticables leur permettant d’accéder au centre-ville, pour vaquer à leurs différentes occupations, deviennent des théâtres d’embouteillages monstres. Et lorsque ces embouteillages surviennent, c’est du n’importe quoi : des engueulades, des bousculades, des contournements à contre-sens, etc., pouvant aboutir même à des empoignades. Les agents du Groupement de sécurité routière (GSR) postés en ces lieux font de leur mieux pour faciliter la circulation mais la situation les dépassent souvent, tant les inciviques et les désordonnés sont nombreux.
Cette situation n’est pas l’apanage du seul rond-point du pont à double voie. Dans plusieurs endroits de la capitale où les feux de signalisation sont installés, le constat est pareil : pannes, embouteillages, bousculades, accidents… Alors que faut-il faire pour décanter la situation afin de faciliter un tant soit peu la circulation routière ? A quand donc la préservation et l’entretien du bien commun entreront dans la mentalité des Tchadiens ? Apparemment, le réel problème des installations modernes dans la capitale tchadienne est leur entretien et leur maintenance pour les rendre pérennes ainsi que l’incivisme. Même si des citadins manque de civisme, s’adonnent à leur destruction systématique, les autorités municipales doivent faire preuve d’ingéniosité en prenant des mesures en amont ou en aval, pour parer aux cas d’urgences. Mais le constat est qu’on laisse faire et ce sont les citoyens honnêtes qui en pâtissent. A l’allure où vont les choses, les dix mille candélabres à énergie solaire offerts par le président de la République, le Maréchal du Tchad Mahamat Idriss Déby Itno, qui ont commencé d’ailleurs à être installés à N’Djaména risqueront de connaître le sort des « feux rouges », car ils ne seront pas préservés et entretenus.
Riamian Doumtoloum Ghislain