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Conflits éleveurs-agriculteurs : « On n’a pas un Tchad de réserve », Dr Allah-Ridy Koné

Les conflits éleveurs-agriculteurs comme relevé dans notre précédente parution, a fait de nombreuses victimes. Dans la logique d’aider les parties prenantes à cerner le problème, L’Info a tendu son micro à Dr Allah-Ridy Koné, président de festival international KODOMMA.

Les analystes de tous les conflits agriculteurs-éleveurs s’accordent à dire que l’amplification ces dernières années est le résultat des nouvelles variantes dans la gestion des résolutions des conflits. Pourtant, par le passé, ils reconnaissent une approche exemplaire. Dr Allah-Ridy Koné raconte comment les deux communautés vivaient. « Nos éleveurs et agriculteurs ont vécu ensemble pendant des siècles sans heurts. C’est vrai que pendant ces longues périodes, il y avait eu des dévastations des champs mais les gens s’arrangeaient à régler à l’amiable sans que le village voisin ne soit au courant ».

Pourquoi les communautés se rangent en belligérances et s’entretuent comme des insectes ?  Quel est l’objectif de ces conflits ? s’interroge-t-il. De son avis, il y a une main invisible derrière. « Des gens qui veulent que le Tchad tombe dans le chaos, sombre dans le bain de sang. C’est l’occasion pour nous d’interpeller d’abord les autorités de matraquer tout détenteur d’armes illégales. Je voulais interpeller les autorités qui sont en charge des conflits. Qu’elles essaient de remédier à la situation sans partie prise. Par ce que la prise de position crée une frustration et amène donc à instaurer la vendetta. Que les deux parties comprennent que la guerre ne profite pas parce qu’on se détruit notre propre patrie. On n’a pas un Tchad de réserve », soutient Dr Allah-Ridy Koné.

Le découpage cantonal, l’une des causes

Il a pris l’exemple des conflits qui se sont déroulés dans la Kabbia au Mayo-Kebbi Est pour dire que les conséquences, ce sont des déplacés par contrainte et les pertes matérielles énormes. « Je vais demander à ce que les gens visent la stabilité, l’unité et la cohésion sociale pour que notre pays soit un havre de paix dans un tourbillon de conflit dans cette sous-région ».

Le problème de lutte pour la chefferie déclenche également des conflits intercommunautaires, relève Dr Allah-Ridy Koné. C’est pourquoi, il estime qu’ils doivent demander au cours de ce dialogue à ce que les Tchadiens ramènent le découpage cantonal datant. « Parce qu’il y a quand même un désordre qui est installé. Le fait qu’on nomme des chefs territoriaux sans ressort territorial délimité, ça créé un méli-mélo. Il y a aussi des personnes qui ne sont pas dans la lignée de chefferie traditionnelle qu’on bombarde. Ce désordre constitue l’un des points des conflits intercommunautaires ».

Faire recours aux experts

« On ne peut pas supprimer les conflits mais on peut les limiter », dit-il. Pour lui, le problème est à différents niveaux. D’abord, certains agriculteurs sont devenus éleveurs. Et ils le font au-delà même du nombre qu’ils avaient. Il y a aussi des éleveurs qui sont devenus des agriculteurs sédentarisés. « Nous sommes en train de grossir en démographie et l’espace de pâturage se rétrécit. Si on peut faire recours aux experts pour redéfinir notre politique de cohabitation pacifique, ça sera une bonne chose. Je vais pousser loin pour dire que certains sont à N’Djaména ou à l’étranger et comme ils ont des moyens, ils achètent suffisamment de bétails avec un nombre infime de bouviers. Les éleveurs eux-mêmes pendant ces conflits perdent de bétails parce qu’il y a des enlèvements. Ils le regrettent ».

Dr Allah-Ridy Koné poursuit que si la justice fait réellement son travail et que les autorités religieuses, les personnes ressources, les leaders d’opinion se déversent dans la conscientisation pour sensibiliser les gens, le problème sera circonscrit.

Badoum Oumandé Henri

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