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Editorial :La thésaurisation tue l’économie

La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a célébré du 17 au 22 novembre dernier son cinquantenaire couplé avec le lancement de nouvelles gammes de billets à N’Djaména.

C’est au terme de la session du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), réuni en session extraordinaire le 07 novembre dernier en visioconférence que, la décision de l’émission et de la mise en circulation des nouveaux billets de banque dans l’espace communautaire a été adoptée.

Ainsi, dès le 15 décembre prochain, les billets de la nouvelle gamme 2020 dont les spécimens et les principales caractéristiques présentés, seront mis officiellement en circulation dans les six Etats de l’Union monétaire.
Cette nouvelle gamme de billets mettra fin à l’ancienne gamme qui date de plus de 20 ans. Mais l’on se demande comment peut-on faire pour mettre fin à la thésaurisation des billets de banque qui pourrissent dans nos maisons ? en quoi l’émission des nouvelles gammes de billets changera-elle enfin les conditions de vie des populations de la sous-région ? La thésaurisation n’est-elle un des facteurs de la pauvreté ?

Des efforts doivent être fournis pour la lutte contre la thésaurisation des billets de banque. Car, c’est elle qui est en partie est responsable de la pauvreté des populations de la sous-région d’Afrique centrale. Cette guerre doit être incessante pour la bancarisation. Selon nos investigations, plus de 70% des billets en circulation se trouvent en dehors des circuits bancaires. Là n’est pas le problème, le hic se trouve au niveau de l’information et de la sensibilisation des populations des pays qui se servent des devises de la BEAC.

Quels mécanismes mis en place par la BEAC pour pouvoir récupérer les anciens billets qui deviendront d’ici peu de temps caducs ? Le délai accordé est-il raisonnable ? Puisque la thésaurisation des billets de banque est une habitude qui a la peau d’un caïman en Afrique. Si François Rabelais dit que « thésauriser est fait de vilain », le vrai problème se situe au niveau de la méconnaissance de l’utilité des échanges, sous-tendue par l’analphabétisme économique quant à la nécessité de la circulation de ces trébuchantes et sonnantes espèces.


L’exemple du Tchad est illustratif, car la notion de bancarisation a dû mal à s’appliquer dans ce pays. Bon nombre de citoyens, voire des hauts cadres de la République gardent leur argent de manière gotique : des billets de banque sont conservés dans des sacs de mil et isolés, enfouis sous terre, ou dans des plafonds, encore dans des différents compartiments des maisons selon, l’inspiration des auteurs. Les raisons varient d’une personne à une autre. « Les banques ne sont pas crédibles, mieux vaux garder son argent chez soi et l’on pourra s’en servir à volonté ».

Thésauriser de l’argent met les billets de banque en insécurité. La grande partie devient usée, parfois détruits par les termites ou par l’absence d’aération. Cette méthode de conservation tue l’économie du pays. Parce que la circulation des billets devient difficile, les établissements bancaires, eux aussi, ont de la peine à trouver la liquidité dans ces conditions, pour satisfaire les clients. Lorsque l’argent est retiré du circuit économique, les échanges se compliquent.

La Rédaction

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