Une énième guerre déclenchée contre la corruption au Tchad. Le maréchal du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, pendant un mois d’avril de jeûne et de prière, hausse le ton contre les mauvaises pratiques qui gangrènent la société tchadienne. Le jour de la fête de fin de ramadan, le chef de l’Etat a déclaré que « celles et ceux qui entravent la bonne marche du Tchad vers le progrès en se livrant au détournement des ressources publiques, qu’ils sachent qu’ils seront poursuivis résolument et que les lois de la République les frapperont sans la moindre pitié. Le gouvernement et les institutions compétentes doivent prendre les mesures appropriées et les appliquer pour combattre avec force et vigueur toutes les formes de corruption d’où qu’elles viennent. »
Le Président de la République s’insurge ainsi contre les prédateurs de la République qui font obstruction au développement du Tchad. Ce n’est pas un poisson d’avril. C’est bien un repère, un outil, une vision qu’offre le maréchal aux citoyens pour lutter contre les obstacles au progrès du pays.
Mais cette guerre contre la corruption au Tchad, c’est tout une histoire. Par le passé, l’Etat a déployé de grands moyens pour cette noble cause. On en voudra pour exemples, l’opération Cobra, le ministère de la moralisation, l’Inspection Générale d’Etat et maintenant l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption. Toutes ces institutions n’ont pas atteint l’espoir escompté. Le plus souvent, l’on accuse les autorités judiciaires de ne pas faire leur travail. C’est pourquoi, la Police retrouve les brigands récidivistes ou que l’on retrouve les mêmes « voleurs de la République » en liberté, occupant parfois des hautes fonctions. Par une telle déclaration, le premier magistrat reconnait malheureusement la présence nocive des corrupteurs, des corrompus et autres voleurs.
Toute la question de la corruption au pays de Toumaï se résume à l’impunité. Les corrompus et les corrupteurs, détourneurs de fonds et autres estiment être sous de grands parapluies qui les protègent contre tous. On dirait une évolution dans une mare boueuse où les gros poissons continuent de perturber la bonne marche de la communauté. Si d’aucuns pensent qu’il n’y a pas d’issue pour bien faire les choses, d’autres espèrent voir un jour, un Tchad avec des hommes et des femmes épanouis et intègres. C’est tout l’espoir des Tchadiens de peindre à nouveau leur pays, en couleur, avec l’effort de la chaine judiciaire pour se mettre au rendez-vous de la justice.
Le problème n’est pas de dénoncer à tout temps ; c’est celui d’agir là où l’on sait qu’il y a problème. Il est ici question d’une remise en cause collective : les Tchadiens, dans leur ensemble, les tenants du pouvoir et particulièrement l’institution judiciaire de reprendre son indépendance, se faire respecter, et respecter leur métier, démentir les accusations par des actes concrets. Pour cela, il faut juste mettre en avant l’ultime conviction de redorer l’image, ternie, de la justice en disant le droit en toute circonstance.
La Rédaction