Le 1er mars dernier, le coup d’envoi officiel des activités marquant la 33ème édition de la Semaine nationale de la femme tchadienne (SENAFET) a été donné à Sarh, la ville verte, capitale de la province du Moyen Chari. A la place publique de cette ville, autorités nationales, provinciales et femmes venues de différentes contrées du Tchad ont exprimé leur fierté et satisfaction de voir Sarh accueillir, pour la première fois, cette importante manifestation, qui vient rehausser sept jours durant, le niveau de la femme tchadienne, lui permettant de s’affirmer et de réclamer ses droits dans la société.
En mettant les activités sous le thème national : « Femme, paix, justice et réconciliation pour un Tchad égalitaire », en plus du thème de la Journée internationale de la femme (JIF) intitulé « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologie pour l’égalité des informations et de la communication », les femmes sont face à leur responsabilité devant l’histoire, en cette période déterminante que traverse le pays. Celles-ci, n’ont pas manqué à ce rendez-vous du donnez et du recevoir.
Ainsi fait, la SENAFET et la JIF ont permis aux femmes de différentes couches de pouvoir s’exprimer, communiquer autour des maux qui minent leur épanouissement sociopolitique et culturel, à travers des conférences débats, points de presse, expositions et autres. Pour couronner le tout, un chapelet de doléances comme d’habitude, été déroulé d’abord à la Place de l’indépendance à Sarh le 07 et ensuite, le 08 mars à la place de la nation à N’Djamena.
Dans leurs plaidoiries, les femmes ont notamment exhorté le gouvernement de transition à agir contre la flambée des produits de première nécessité qui plombent leur panier, leurs ardents vœux pour l’égalité qui est une invite à favoriser l’émergence de la femme par des mesures hardies et l’accès à ce qui leur revient de droit. Il est aussi question d’instauration d’une vraie justice sociale et la réalisation d’une réconciliation nationale sincère des cœurs et des esprits afin que, les Tchadiens regardent désormais dans la même direction pour développer leur pays qui a tant souffert de soubresauts créés par ses propres filles et fils.
La femme tchadienne a pris conscience depuis fort longtemps qu’elle était, est et sera la principale victime tant que le Tchad ne retrouvera pas une paix définitive. Cet aspect des choses a d’ailleurs été l’objet d’une déclaration dite « Déclaration des femmes » lors de l’ouverture du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) dans laquelle une véritable supplique des Tchadiennes en faveur de ce bien si précieux qu’est la paix a été lue et a suscité une vive émotion.
Certes, le gouvernement continue à faire des efforts sur le plan normatif. Aussi, faut-il reconnaitre que du ministère de la femme, le Tchad en est venu au ministère du genre. C’est de la progression. Cependant beaucoup reste à être fait. Pour restaurer la femme dans ses droits, le gouvernement, la société civile et les autres partenaires doivent intensifier la sensibilisation, la communication à tous les niveaux, gage de la réussite pour une vision commune. Si déjà, des filles ont été suspendues des cours par un inspecteur, pour n’avoir pas défilé à l’occasion de la JIF, ce n’est pas anodin. Cela veut tout simplement dire que les autorités ne sont pas toutes sur la même longueur d’onde. Tant que toute la couche administrative et sociale ne comprendrait pas le bien-fondé de la lutte du gouvernement pour l’égalité de chance, pour le respect des droits de la femme, il y aura beaucoup de dérapés.
Ce n’est donc que dans la large compréhension des droits humains, de la SENAFET et du JIF que, les femmes tchadiennes pourront amorcer le processus de la transformation de la société dans son ensemble, comme elles le font déjà si bien dans la cellule familiale.
La Rédaction