Il suffit de se rendre dans quelques centres de santé pour se rendre à l’évidence : des lamentations qui fusent du côté des patients, des établissements sanitaires quant à l’accueil des malades dans ces structures.
L’accueil d’un patient dans un hôpital peut être considéré comme le premier pas dans la recouverte de la santé de ce dernier. Cependant, l’on constate sur le terrain des mécontentements des patients. Menodji N. patiente à l’hôpital de l’Union exprime sa désapprobation quant à l’accueil des infirmiers dans cette structure sanitaire. « Je suis vraiment souffrante. C’est depuis 7 heures que je suis ici pour la consultation et même à 15 heures je n’ai pas pu rencontrer le médecin alors que la maladie me ronge ».
Même son de cloche du côté de cette dame requérant l’anonymat. qui affirme que l’accueil des malades à l’hôpital américain donne l’impression que si le personnel de santé veut à ce que la maladie s’aggrave avant de vous prendre en charge. Ils prennent tout leur temps avant de vous accueillir. « Lorsque tu viens à l’hôpital marchant sur pied, le personnel de santé t’assimile à une personne bien portante. Ils veulent que l’on vous transporte dans un brancard pour enfin savoir que tu es gravement souffrante », renchérit-elle. Une autre patiente établit une différence entre l’accueil dans les cliniques privées et les établissements sanitaires publics. « Dans les cliniques, l’accueil est au rendez-vous, contrairement aux établissements publics. La manière par laquelle les patients sont accueillis par les médecins dans les cliniques aide le patient à recouvrer sa santé ».
Dans les cliniques, le patient est rapidement pris en main par le personnel et on le taquine parfois. Dans des hôpitaux publics, rencontrer un médecin pour vous consulter est un parcours du combattant, informe-t-elle. L’on peut facilement faire trois jours sur le chemin de l’hôpital avec toutes les dépenses financières sans se faire consulter par un médecin alors que la maladie ne prend pas le rendez-vous avec le patient avant de l’atteindre, conclut-elle.
Bénédicte, infirmière dans un l’hôpital public de N’Djaména, souligne que l’accueil est une priorité dans leur déontologie. « Nous accueillons normalement nos patients contrairement à ce qui se raconte par ci et par là. Le désordre provient des usagers eux-mêmes. Un patient, c’est quelqu’un qui fait preuve de patience. Cependant, les usagers ne sont pas patients. Ils viennent à l’hôpital tard, mais veulent être les premiers à se faire consulter avant les autres d’où le désordre s’installe. Ils prennent juste les soignants pour des boucs émissaires alors qu’ils ne sont pour rien » conclut-elle. Bien sûr que les autorités font de leur mieux pour alléger la souffrance de la population en mettant à leur disposition des hôpitaux mais le personnel de la santé tire le rideau par le bas.
Nekoulko Nadjingar serge et Mekila Clémence (stagiaire)