Le football tchadien qui traverse des moments d’instabilité depuis des années, a, enfin terminé la transition de ces instances de gouvernance, avec l’élection d’un nouveau président. Nul ne se trompe que le sport roi au Tchad est pris en otage par des lobbys puissants ou d’autres prédateurs, agissant tapis dans l’ombre, laissant à terre notre football.
La fédération Tchadienne de Football Association, « un gouffre financier » fait l’objet de plusieurs maux qui minent l’épanouissement de cette discipline. Entre autres, les sempiternelles guéguerres de leadership de ces dirigeants, la mauvaise gouvernance, le manque de vision pour le développement du football et ce en dépit des efforts consentis par le gouvernement et les partenaires.
La nouvelle équipe issue d’une « élection complexe », aura désormais la lourde mission de relever ce fardeau de mauvaise gouvernance et redonner de l’espoir au football tchadien. Tahir Hassan Oloy et son staff sont appelés à prôner une gestion inclusive, marquée par une transparence irréprochable afin d’espérer à un changement. Définir une vision claire et réaliste pour le développement du football. Adopter une stratégie sponsoring moderne et vendable pour réussir à obtenir l’adhésion des partenaires financiers pour l’investissement dans le foot, ce qui exige le professionnalisme et la confiance. Le constat est témoin que le soutien de l’Etat seul ne suffit pas à développer le sport.
Les sources de financement existent et les défis
En sus de la contribution de l’Etat sous multiples formes, la fédération est un gouffre financier. Il convient de rappeler quelques sources de financement statutaire. Il s’agit du bonus d’un million de dollar que la FIFA Association partage à toutes les fédérations nationales de football, à chaque coupe du monde. Le projet intitulé « développement du football » mis en place par la FIFA à hauteur des millions de dollar depuis la première organisation de la coupe du monde en Afrique en 2010 pour construire des infrastructures sportives et former les jeunes. Ce qui a permis la construction de l’académie de football de Milési dans le premier arrondissement de N’Djamena. Dans certains pays, ce projet a donné des résultats palpables, offrant la possibilité à ces nations de relever la tête. La FIFA dispose des quotas statutaires des billets des maches de la coupe du monde à chaque fédération associée. Une somme colossale pour la FTFA, si elle est bien gérée, contribuera à améliorer le football. Les membres des fédérations nationales ont droit aussi à des privilèges et avantages, dont le secret est bien gardé par la FIFA. Se greffe également dans le panier, les sources de financement de la Confédération Africaine de Football (CAF).
Les immenses défis :
La gestion de football moderne exige des facteurs endogènes et exogènes. Pour le premier cas, Tahir Hassan et son staff sont conscients que les attentes des tchadiens sont toutes urgentes après des années de déceptions. L’axe prioritaire numéro un, sans nul doute, est la reconstruction du championnat national professionnel qui aura sa réussite, en majeur partie sur le sponsoring et les publicités. Il n’existe pas une autre perspective et le foot moderne est, d’abord un enjeu économique, très couteux et l’Etat seul ne suffira pas. Le sport au Cameroun est supporté par les entreprises nationales et étrangères. Les brasseries du Cameroun est un partenaire traditionnel du foot camerounais. Qu’’en est-il au Tchad ? tout n’est pas perdu, essayer de renverser la tendance en œuvrant avec transparence et professionnalisme pour développer le marketing sportif et les pubs. Au Tchad, il existe des entreprises à dimension multinationale et qu’’il faille proposer des projets sérieux et sereins.
Salahadine Mahamat Sabour