Patrimoine audiovisuel : La numérisation des archives est une nécessité                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

Ce lundi 27 octobre, est célébrée la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel. L’objectif de cette journée est de sensibiliser le public à la nécessité de prendre des mesures urgentes et de reconnaitre l’importance des documents audiovisuels. Qu’en est-il des archives au Tchad ?

L’on ne saurait parler de l’histoire d’un peuple, d’une nation sans la consultation des documents d’archives. Car les archives permettent de découvrir les évènements passés d’un peuple, d’un individu ou d’une communauté. Dans cette optique, les structures organisées, appelées services de documentation et des archives, constituent les mémoires incontournables des Etats, administrations etc.

« Fâcheusement, quand vous faites un tour dans certains services de notre administration, c’est dommage. Les dossiers sont en désordre. Même les images concernant notre indépendance, nous avons dû faire recours à la France. Ce n’est pas normal », fait remarquer Anouar Al Sadat Amine, responsable de la production à la télé Tchad.

Il a indiqué que, la télévision nationale a été créée en 1987. Elle a évolué selon les nouvelles donnes qu’imposait la technologie, mais « ce que je déplore, c’est que nos produits ne sont encore numérisés. Sinon, nous avons commencé avec des cassettes, après les DVC pro, ensuite les mini DV. Avec la construction du bâtiment ultra moderne, tout est numérique maintenant. Les images sont très importantes pour la mémoire collective », souligne-t-il. Toutefois, le chef de la production à la télévision nationale suggère l’érection du service des archives et de la documentation en une direction. « Si le service des archives est élevé en direction, cela va prendre en compte certains aspects négligés. Par en Chine, la télévision CCTV a recruté 2000 archivistes pour chercher et conserver tous les éléments sonores des journaux télévisés et d’autres émissions. Peu de personnes s’intéressent aux archives chez nous ».

Une politique dynamique pour inverser la tendance

Anouar Al Sadat Amine évoque également le problème de formation des ressources humaines. « Nos archivistes ont besoin de recyclage, car il faut suivre la mutation des nouvelles technologiques à la lettre. Aujourd’hui, on ne peut parler d’archivage sans le numérique ». Il a suggéré aux autorités la conception d’une nouvelle politique de mettre à l’abri les archives afin de mieux conserver la mémoire collective.
Kary Amadou