Période de Ramadan : « Fréquenter le fleuve enlève la bénédiction »

Du matin au soir, chaque jour, au bord du Chari,  de  nombreux  jeûneurs  passent tout le temps à se tremper ou nager dans l’eau pour supporter la chaleur et ainsi résister à la soif. Est-cela le véritable sens du jeûne prescrit par le coran ? Cette pratique est-elle sans conséquence sur la santé?

Malgré que la fréquentation du fleuve pendant le Ramadan est proscrite par la mairie de la ville de N’Djaména le 23 mars dernier, sous le pont à double voies une foule composée en majorité de jeunes hommes se livre à des séances de natation et à divers jeux. Les uns se plaisent dans leurs habits et les autres sont torse nue. La raison est toute simple : «Il fait très chaud chez nous et il y a trop de bruit. C’est pourquoi je préfère  passer le temps à partir de 12 h et rentre à 17 h » justifie Ousmane Yaya, la vingtaine révolue.  Pour Moussa Makaïla, les coupures intempestives d’électricité l’obligent à trouver refuge au bord du fleuve. « Nous venons à 8 h et repartons à 18 h, et c’est chaque jour, comme nous n’avons rien à faire. Nous sommes conscients qu’il y a le risque d’être piqué par des vipères dangereuses, le risque de noyage », explique le jeune homme.  Ahmad Adam quant à lui,  fait remarquer que plusieurs profils se rencontrent. Ces jeunes sont souvent accompagnés par des enfants qui ne connaissent rien du fleuve. Ces adolescents sont exposés à tous les dangers. Il faut que les parents prennent leurs responsabilités en main pour préserver la vie de leurs progénitures même s’il n’y a pas d’électricité à la maison.

De nombreux problèmes de santé

Au regard de cette affluence et toutes les pratiques qui l’accompagnent, que dit le Coran? L’imam Cheick Ahamat Al Nour Mahamat Alhilou affirme que ces choses sont déconseillées mais les gens s’entêtent. Ces personnes qui passent le clair de leur journée à se mouiller dans le Chari annulent  leur jeûne, ils n’ont pas la bénédiction de Dieu tandis que ceux qui ont observé le jeûne à la maison sont bénis, puisque leur jeûne est validé à 100 %. Il interdit aux jeuneurs d’aller au bord du fleuve pendant le Ramadan.

Le Chari regorge des déchets de tous genres. Cette situation impacte la santé de ceux qui s’y lavent continuellement. Le dermatologue à l’hôpital Roi Fayçal, Soumaya Ahmad Ismaël, souligne que l’eau du fleuve est responsable de plusieurs maux. « Il s’agit entre autres de  la maladie de peau, la maladie respiratoire et des maladies intestinales. Il y a aussi d’énormes conséquences sanitaires liées à des bactéries, des vers que peuvent contracter ces jeunes. Les produits chimiques, les déchets des usines qui se répandent dans les eaux provoquent des risques sanitaires très élevés sur les humains et sur les ressources halieutiques.  L’eau du fleuve provoque aussi d’allergie à certaines personnes », affirme le spécialiste.

Danhrée Hormo Florisse (Stagiaire)

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