De la verdure ou des arbres en pleine ville, ce paysage ne fait du mal à personne. Cependant, le déboisement qui s’observe autour des grandes avenues et dans certains quartiers de N’Djamena demeure inquiétant. Même les programmes de reboisement lancés çà et là ont accouché toujoursd’une grosse souris. Il est temps de s’attarder sur les bienfaits des végétaux pour un changement de comportement.
Dans cette ville qui enregistre jusqu’à 40 C à l’ombre, mettre en terre des plants et les entretenir pour créer un micro-climat devrait être la préoccupation permanente de tous. Mais hélas, ces dernières années, le peu d’arbres dont elle dispose sont abattus nuitamment et parfois en plein jour pour des raisons souvent inavouées. Ainsi en période de fortes températures, il est quasi impossible de se promener sur les grandes artères sans transpirer comme un porc. Difficile de rouler sans faire de la vitesse. Tellement la chaleur de plomb met les gens sur les nerfs, à la moins incartade, ce sont les insultes qui fusent, certains sont prêts à en venir aux mains. La coupe abusive des arbres et ce peu d’intérêt pour le reboisement seraient-ils une preuve de la méconnaissance des bienfaits des végétaux ?
Des exemples alarmants
Sur les avenues Mathias Ngarteri Mayadi, Jacques Nadingar, Bokassa et du 10 octobre, le nombre d’arbres aux abords diminuent d’année en année. Dans les lycées Félix Eboué, d’Habbena, le lycée de la Liberté et celui de la Paix, c’est le même constat. Les projets de reboisement dans la ville et ses zones périphériques deviennent l’ombre d’eux-mêmes. Tout porte à croire que les N’djamenois sont en conflit avec les arbres. Pourtant ces végétaux contribuent sans nul doute à agrémenter les milieux de vie et à la protection des ressources naturelles. Ils sont donc d’une grande utilité. Leur participation à la préservation de la santé et du bien-être des citadins sont établis.
Beaucoup de travaux de recherches scientifiques ont montré que les arbres fournissent de l’ombre, créent un micro-climat et peuvent apporter la fraicheur à l’air ambiant. Ils offrent aussi une protection contre les vents en aidant à protéger les cultures. Toujours selon les chercheurs, les rues bordées d’arbres ont tendance à inciter à un ralentissement du trafic et une prudence de la part des automobilistes. Ce qui contribue à diminuer le risque d’accidents et permettra des déplacements plus sécurisés.
Les arbres améliorent la qualité de l’air
Les arbres urbains ont une forte capacité d’infiltration de l’eau et de limitation de l’érosion. Ces atouts améliorent la qualité des cours d’eaux et réduisent les risques d’inondations. Ils améliorent la qualité de l’air et rendent les milieux de vie plus sains et plus conviviaux. Les arbres sont des atouts considérables pour adapter nos villes et accroitre la résilience des collectivités urbaines face aux crises climatique, écologique et sanitaire actuelle. Certaines maladies respiratoires, cardiaques sont causées par l’air pollué. Celui-ci peut affecter aussi le développement cognitif de l’homme.
Au regard de ces bienfaits que peuvent générer les arbres, une prise de conscience individuelle et collective sont attendues pour inverser la tendance afin de faire face aux nuisances du changement climatique.
Florent Baïpou