Massakory, chef-lieu de la province du Hadjer-Lamis, accueille les 10 et 11 juin 2025, les assises qui regroupent des acteurs des secteurs agricoles, pastorales et judiciaires ainsi que des autorités politiques. Ceci, dans le but de contribuer à améliorer le contenu du code pastoral non promulgué.
Le Tchad, grand pays d’élevage, ne disposant pas de code pastoral, se contente de la Loi 04 de 1959, en déphasage avec ses réalités actuelles. Cette situation donne lieu à des conflits et porte un coup dur au pastoralisme, de plus en plus en vogue. « Quand il n’y a pas de texte règlementaire, c’est l’anarchie qui règne », a souligné un expert. C’est donc conscient de cet état de fait que le gouvernement s’active à mobiliser les acteurs concernés, pour se doter d’un texte beaucoup plus en phase avec les préoccupations des éleveurs et agriculteurs.
Pour y arriver, des ateliers sont prévus dans plusieurs zones du pays avant celui de N’Djamena en fin juillet. Massakory, la première zone qui accueille ces assises, rassemble les provinces du Bar-El-Ghazal, du Lac, du Kanem et du Hadjer-Lamis. Les représentants des pasteurs, éleveurs, des organisations de la société civile, les autorités traditionnelles et délégués provinciaux dissèquent les problèmes liés au pastoralisme. In fine, sont prévues des propositions concrètes pour le compte de cette zone.
Le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Pr Abderahim Awat Atteïb reste convaincu qu’« élaborer un code pastoral garantira la paix sociale, la sécurité foncière et le développement durable de nos zones agropastorales». Tout en reconnaissant que la tâche sera ardue, il a exhorté les participants à s’impliquer totalement.
Au démarrage des travaux, éleveurs et agriculteurs ont, par la voix de leurs représentants, appelé à laisser de côté leur égo, leurs appartenances sociales et religieuses afin de promouvoir la paix et la cohabitation pacifique.
Le code pastoral définit les droits et devoirs de chaque acteur. Il permettra de combler le vide juridique et mieux, éviter que chacun se rende justice en cas de grief.
Florent Baïpou