Le conseiller au Programme national de la Prévention de la transmission de la Transmission de la Mère à l’Enfant (PN-PTME ) aborde de fond en comble les conséquences du rétrécissement des organes génitaux.
L’Info : En tant que gynécologue, est-il conseillé d’appliquer certains produits sur les parties génitales de la femme ?
Dr Salathiel Tchonchimbo Djongali : Le vagin est l’organe de la copulation et de la reproduction chez la femme. Il est un conduit musculo-muco-membraneux (constitué de muscle, muqueuse et membrane). Son anatomie et son système nerveux sont spécifiquement organisés pour la copulation hétérosexuelle et pour l’accouchement. Lors de la copulation, le vagin subit trois modifications grâce à l’excitation sexuelle à savoir : Engorgement ; allongement de 8 à 10 cm voire 12cm et la lubrification (sécrétion physiologiques par les glandes). Pour une bonne copulation, il faut des préliminaires, c’est-à-dire l’ensemble des stimulations à caractère sexuel précédant et préparant l’acte principal le plus important qu’est le coït ou la pénétration.
Sans ces préliminaires, la pénétration devient laborieuse voire traumatisante car elle est brusque et violente (viol par exemple). De telle pénétration sans préliminaires, expose à des déchirures vaginales plus moins graves. L’accouchement est aussi une épreuve assez dure pour le vagin qui doit laisser passer un enfant d’un poids de 3,5 kg à 4 kg voire plus. Il s’étire en largeur et en longueur et participe grâce à ces muscles (les releveurs de l’anus) à la déflexion et au dégagement de la tête. Il peut se déchire ou subir une épisiotomie large.
Le système de protection de vagin : la flore vaginale constituée de lactobacilles et bacilles de doderlein. Ces bacilles ont pour rôle de protéger le vagin contre les infections dues aux micro- organismes pathogène par plusieurs mécanismes qui sont : Le maintien d’un PH acide dans le vagin pour empêcher la prolifération des germes pathologiques( microbes ,parasites, champignons…)
Les pertes blanches physiologiques (leucorrhées) : la glaire cervicale et le liquide de sécrétion des glandes des skenes.
La desquamation de la muqueuse vaginale (renouvellement) physiologique ; les petites et les grandes lèvres qui couvrent et protègent le vagin contre toute entrée intempestive ; les poils pubiens ont également le rôle de protection. Alors, les rapports sexuels, les accouchements et autres manœuvres intra vaginales sans oublier les mauvaises observations de l’hygiène intime, toutes ces choses peuvent faire perdre au vagin sa souplesse, son élasticité, sa sensibilité, la taille normale de sa cavité voire ces modifications physiologiques malgré une excitation pour une bonne copulation. Il est à noter que quand à l’acte sexuel, le vagin ne se serre pas au pénis, l’homme se sent perdu dans une cavité sans repère. Il n’est pas satisfait, la femme non plus et les deux deviennent nerveux. D’où la nécessité de resserrer ou rétrécir le vagin pour se procurer du plaisir et fidéliser son partenaire par des techniques naturelles et chirurgicales.
Quelles sont les conséquences sanitaires liées à l’utilisation de ces produits rétrécissant du vagin ?
Les conséquences ou effets néfastes sont : la destruction de la flore vaginale ; La lésion de la muqueuse vaginale par les décoctions corrosives, perte de la sensibilité, obstruction des glandes de skene ou Bartholin et cervicales a l’origine de la sécheresse vaginale, des kystes voire abcès des glandes lèvres, les infections vaginales pouvant s’étendre à la cavité utérine par des infections .
De la glaire cervicale, les pertes blanches pathologiques avec des lésions de grattage ; la dystocie vaginale lors de l’accouchement et la dystocie du col par suite des cervicites.
Comment faire pour rétrécir le vagin et satisfaire son partenaire sans utiliser ces produits cosmétiques ?
Des études ont permis d’identifier huit plantes africaines qui peuvent aider à resserrer le vagin naturellement qui sont : les feuilles de Neb-neb au Sénégal ; les feuilles de Djeka ou djéké, la plante Amingninrin qui est un antibiotique naturelle, la plante Gongoli qui permet de nettoyer les impuretés et le beurre de karité(ovule) qui a un triple intérêt permet le raffermissement, adoucissement et réchauffement du vagin .
Quel conseil donnez-vous à ces femmes qui s’adonnent à cette pratique ?
Des recherches scientifiques pour promouvoir certains remèdes traditionnels sont indispensables pour pallier cette pratique.
Entretien réalisé par Newingar Minguéngué Jacqueline