ATPE Agence Tchadienne de Presse Ecrite
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Il y a quelques jours, ceux qui suivent de près l’actualité ont suivi sur les ondes des radios et lu avec surprise sur les réseaux sociaux une véritable passe d’arme à travers communiqués de presse interposés, entre le Mouvement patriotique du salut (MPS), ancien parti majoritaire, et l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) dont le leader est l’actuel Premier ministre de transition. Cet épisode a inquiété beaucoup d’observateurs de la scène politique tchadienne qui ont émis des doutes quant à la conduite à bon port et de manière apaisée de sa période de transition.
En date du 4 avril dernier, c’est d’abord l’UNDR qui a tiré la première. Dans un communiqué de presse signé de son 1er vice-président, chargé des Relations extérieures et de la Communication, porte-parole du parti, Célestin Topona, Mocnga, ledit parti constate que le MPS envoie des délégations sillonner les provinces pour mettre en place les bureaux de la Commission nationale chargée de l’organisation du referendum constitutionnel (CONOREC) composés exclusivement de ses militants sans attitude de consensus entre acteurs de la transition. Une telle pratique, poursuit le document, que l’on croyait révolue, risque d’entrainer des conséquences dommageables pour la suite du processus électoral notamment le referendum constitutionnel. Tout en renouvelant sa confiance au président de la transition, Mahamat Idris Déby Itno, et au Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, l’UNDR « demande la prise urgente des mesures pour que la sérénité s’impose dans le pays entre organisations politiques et la société civile pour le succès de la transition ».
Souplesse et compréhension doivent prévaloir
Que nenni ! rétorque-t-on du côté du MPS dès le lendemain. Au nom de son mouvement, le secrétaire général 2ème adjoint chargé de la Communication, de la Mobilisation et de la Sensibilisation, également porte-parole, Me Jean Bernard Padaré, répond que la sensibilisation que mène le MPS vise tout simplement à encourager les candidatures de ses militantes et militants pour les places à pourvoir suivant le quota fixé et attribué aux partis politiques le moment venu. Le secrétariat général du MPS se dit surpris par l’attitude de l’UNDR qui pouvait également anticiper en menant des actions sur le terrain. Et de conclure que « le succès de la transition en cours, dans un esprit apaisé, exige de tous un comportement responsable en phase avec le consensus et l’inclusivité qui fait la force de l’environnement politique actuel ».
De tout ce qui précède, l’on peut dire que la passe d’arme entre les deux formations politiques est certes passée mais elle aura laissé des traces qu’il faudrait éviter de faire resurgir à l’avenir. Tous les acteurs reconnaissent que cette phase de transition est délicate et qu’il faudrait faire preuve de compromis et de souplesse les uns envers les autres. Ceci mettra tout le monde en confiance quant au maintien du consensus pour un heureux aboutissement de la transition. C’est pourquoi, il est bon que les suspicions et autres peaux de banane cessent.
Riamian Doumtoloum Ghislain
