ATPE Agence Tchadienne de Presse Ecrite
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Le centre de composition de la maison d’arrêt et de correction de Klessoum accueille cette année 17 candidats dont 16 en série A4 et 1 en série D. Ces derniers ont préparé cet examen entre quatre murs mais avec plein de volonté et d’espérance.
Les yeux rivés sur les copies de composition sous le regard des surveillants et du président du centre. Les 16 candidats de la série A4 composent ce matin l’épreuve de français. Chacun d’eux a son histoire mais la vision est presque la même.
L’absence d’enseignants durant l’année scolaire est le premier obstacle décrié par les candidats de la maison d’arrêt de Klessoum. « Les épreuves se passent bien. Pendant l’année scolaire nous n’avions pas d’enseignants d’Etat permanents. Il n’y a que des gens ouverts d’esprit et volontaires qui nous aident dans certaines matières. Nous n’avons pas aussi accès à tous les documents étant en isolement. Il y a un professeur de français qui vient chaque mercredi pour nous dispenser les cours mais c’est vraiment le minimum», raconte un candidat. Pour son condisciple, certains prisonniers se donnent volontiers pour leur donner un coup de main. « Dieu merci les épreuves se déroulent bien. Lors des préparatifs, il y a des enseignants avec nous ici à la maison d’arrêt qui nous aident sur les méthodologies ». Un troisième candidat interrogé ce jour relève que «La difficulté c’est qu’on est fermé et avec les bruits de la maison d’arrêt, il est difficile de faire la lecture. Nous aurions souhaité avoir un espace aménagé pour faire les entrainements et la lecture».
L’unique candidat de la série D est enrôlé à Bousso avant son internement à la maison d’arrêt de Klessoum. Selon lui, il a préparé la grande partie en dehors de la prison avant son tranfert. Malgré cela, il garde son matricule de Bousso, informe le président du centre, Abdelrazak Brahim. « Pour l’heure, il n’y a pas de difficulté. Les candidats se sont conformés aux règles de composition »
Des efforts pour une prison davantage « éducatrice »
Le centre de la maison d’arrêt de Klessoum est à sa deuxième expérience. Au baccalauréat 2022, il a enregistré une trentaine de candidats avec 23 admis définitifs toutes séries confondues. La volonté de prendre en compte ceux qui sont en conflit avec la loi dans le système éducatif tout en assurant la continuité doit être soutenue. Les ministères en charge de l’Education et de l’Enseignement supérieur peuvent avec les partenaires concevoir des programmes pour l’accompagnement des candidats en prison. Déjà, selon les responsables de la prison, il y a des volontaires qui de temps en temps accordent leur temps pour accompagner les candidats. Pourquoi ne pas aller au-delà en aménageant des espaces comme salle de classe et y affecter des enseignants permanents ?
Badoum Oumandé Henri
