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Inondations : quelle politique de recasement des sinistrés ?

Les eaux se retirent progressivement et certains sinistrés veulent regagner leurs habitations mais, ils ne savent à quel saint se vouer. Les déboires des sinistrés nécessitent des actions urgentes  pour leur retour à domicile ou leur recasement.

Elles sont aux aguets, les victimes d’inondations. Lorsqu’un véhicule s’arrête devant leur camp, les regards de tout le monde (enfants, femmes et hommes) sont orientés vers ce lieu. La seule préoccupation,  avoir  de quoi se mettre sous la dent ou de quoi se protéger contre le froid.  Sur le site de Ngueli, c’est la débandade vu le nombre important, plus de 9 mille ménages regroupés dans un endroit très restreint.  Les conditions d’hygiène sont indésirables. Les latrines sont remplies et la défécation se fait à l’air libre. Les enfants sont exposés aux risques des maladies infectieuses.  Dépassés par la situation, certains sinistrés veulent regagner leurs domiciles pour ceux qui en ont mais les eaux ont tout détruit sur leur chemin. « Regardez-moi, je suis handicapée et j’ai 9 petits-enfants à ma charge. Leur père est mort au front. On a déjà fait deux mois ici. Notre maison est complètement démolie par les eaux. Nous mangeons à peine et le froid nous frappe tellement. On voit les vivres, les couvertures et les nattes arrivés mais, on n’en bénéficie pas. Je veux rentrer avec mes petits fils cependant je n’ai rien pour reconstruire. Même si je trouve des bâches, je vais camper en attendant », se plaint Solkem  Véronique avec  larmes aux yeux.

« Nous sommes tous des sinistrés, certains bénéficient des aides apportées par les ONG, nous les autres sommes abandonnés à la merci des intempéries. Nous avons besoin des  moyens pour nous reloger puisque nos maisons sont toutes écroulées, nos biens sont emportés par les eaux. C’est l’enfer ici », renchérit  Larkoubou  Cathérine.

Ahmat Moussa,  magasinier du site de Ngueli, dit être  dépassé.   « Je demande au gouvernement de nous venir en aide. Ils ont apporté 1000 sacs de maïs, des sacs du riz, des bidons d’huile, des boules de savon  pour distribuer aux sinistrés. C’est moi qui détiens la clé du magasin mais ce sont les chefs de carrés qui ne sont pas des sinistrés qui  bénéficient beaucoup plus  de ces dons», renseigne-t-il.

Agir maintenant                                     

Les sinistrés ont besoin des mesures d’accompagnement pour se reloger. Le gouvernement doit remuer ciel et terre afin d’alléger la souffrance de ces sinistrés qui vivent au jour le jour. Les  organisations non gouvernementales, elles aussi ne doivent pas baisser la garde. Agir dans  l’urgence, c’est bien mais accompagner jusqu’au bout est beaucoup mieux. Dès le début de la catastrophe, les interventions étaient constantes et diverses. Maintenant, les victimes d’inondations sont abandonnées à elles-mêmes. Il faut trouver  les moyens pour les mettre à l’abri sinon ces personnes vulnérables courent des risques de contamination des maladies hydriques et infectieuses.

Des mesures pour éviter le même scenario à l’avenir

La politique de construction doit être remise en cause ainsi que le plan d’urbanisation des villes que ce soit à N’Djaména ou dans les provinces du pays. D’une part, les matériaux de construction ne sont pas adaptés à la réalité du terrain. La plupart des maisons sont élevées en terre battue du fait de la cherté du ciment, fer, graviers et autres. D’autre part, les moyens de protection tels que les digues sont peu résistantes. Il faut des digues solides qui peuvent résister aux vagues d’eau.  Aussi, certains habitants installés sur les passages et lit des eaux doivent-ils être déguerpis. Sans oublier de rappeler à l’ordre ces chefs de carré qui vendent les espaces interdits.

Kary Amadou

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