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Interdiction de fumer en lieu public : Quand la soif de la nicotine défie la loi

Dans le cadre de la lutte contre le tabac, le Tchad a pris des engagements à travers la loi 10/PR/2010. Cette loi est renforcée par le décret n°1522/PR/MSP/19 de 2019 fixant les modalités d’application de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, de travail, les transports publics. Où en sommes-nous avec l’application ?

Le décret de 2019 s’applique également aux espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics ou privés, des formations sanitaires publiques ou privées ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation, ou à l’hébergement des mineurs. La réalité sur le terrain est laisse à croire que les dispositions juridiques ne sont pas respectées et appliquées. Dans les lieux de travail et les établissements sanitaires et scolaires, les fumeurs ne résistent pas à la soif de la nicotine. Chaque minute, la cigarette est allumée et le fumeur passif ne peut rien. Le suivi de l’application des textes réglementaires manque de dispositif de contrôle. L’on se pose la pose la question « est-ce que ces lois sont prises juste pour plaire ? ». Pourtant, la loi 10/PR/2010 prévoit dans son article 31 des peines et d’amende. “Seront punis d’une amende de 500 à 20 000 francs CFA inclusivement et pourront l’être, en outre, l’emprisonnement jusqu’à 15 jours de plus ceux qui enfreint l’interdiction telle que prévue par la présente loi ». depuis lors, aucun cas de condamnation pour servir d’exemple. Tout porte à croire que l’industrie du tabac dans toute la chaine semble plus puissante que l’Etat.

Qui doit dénoncer

Selon l’Organisation mondiale de la santé, le tabagisme passif correspond à l’inhalation d’une fumée secondaire issue du mélange entre la fumée qui se dégage d’une cigarette allumée et la fumée expirée par un fumeur. Lorsque cette fumée secondaire contamine l’air, en particulier dans les espaces clos, elle est inhalée par toutes les personnes à proximité, exposant alors les fumeurs comme les non-fumeurs à ses effets nocifs. A travers le monde, on estime que le tabagisme passif est responsable de 890 000 décès prématurés par an, majoritairement des femmes (64 %).

Au Tchad, plus de 55 % des jeunes déclarent avoir été exposés à la fumée de cigarette provenant d’autres personnes selon les données de 2019. L’application de la loi n’incombe pas que le ministère de la santé. Sur les lieux de travail par exemple, si les fumeurs passifs ne s’engagent, cette pratique est devenue plus que normale. Dans certains pays, il est prévu des espaces fumeurs afin de limiter le phénomène de fumeurs passifs. Malgré les campagnes de sensibilisation organisées par les acteurs concernés par la lutte, il faut penser changer de stratégie pour du moins limiter la consommation du tabac dans les lieux publics.

Le bon sens manque aussi chez les fumeurs qui pris par l’envie, ne cherchent pas à savoir s’il y a des gens allergiques à proximité. Le Tchad étant l’un des premiers pays à imposer les signes sur les paquets réduirait à néant les efforts si des dispositions ne sont pas prises.

Badoum Oumandé Henri

 

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