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Lutte contre la pauvreté : Les gargotes font vivre beaucoup de familles

Certains femmes et hommes animés par l’esprit d’entrepreneuriat, vendent de la nourriture aux abords des routes, des différents carrefours et lieux publics de la capitale. Derrière cette cuisine faite de manière archaïque, se cache un véritable business qui nécessite une organisation.

Les gargotes appelées communément « tournedos », sont créées çà et là dans les coins et recoins des différents quartiers de N’Djaména. Ces restaurants traditionnels poussant comme des champignons, avec au menu du riz, de la boule accompagnée de sauce, de la bouillie, du haricot etc., sont beaucoup sollicités ces derniers temps par bon nombre de citoyens qui évoquent des raisons de prix. « Ici, ce n’est pas trop cher comme dans d’autres restaurants. Même si tu as 100 F CFA, tu pourras trouver de quoi manger. Par exemple nous les célibataires, ces tournedos, nous aident énormément. Tu rentres du boulot étant fatigué, tu fais juste deux pas de la maison et tu trouves quelque chose pour à te nourrir.», soutient Braina, rencontré dans une gargote à Chagoua dans le 7ème arrondissement.

« Dans les « tournesdos » même si tu n’as pas l’argent, tu manges et tu reviendras payer après. Cela m’arrange vraiment. Parce qu’à chaque fois on ne peut avoir de l’argent sur soi », témoigne un docker.

Déjà si les clients se disent satisfaits des services, les tenanciers de ces restaurants au rabais, eux aussi, se frottent les mains. De surcroit, certaines familles vivent grâce aux revenus de ce petit commerce. C’est le cas de Maïmouna Haroun qui excelle dans la vente de la nourriture depuis 20 ans. Cette mère de 7 enfants est allée jusqu’à se procurer une portion de terre dans le 9ème arrondissement avec l’argent du tournedos. « Je vends la boule, du riz, la bouillie et la soupe depuis 2002. C’est avec ça que je nourris mes enfants, je les inscris à l’école. Bref, c’est ma seule source de revenus car, je ne suis pas allée à l’école », renseigne-t-elle en souriant. Mais, Maîmouna se plaint de la flamme. « Le feu me détruit progressivement puisque tous les temps, je fais face au feu et je dors tardivement.» En dépit des conditions déplorables, certains clients tiennent aux gargotes du fait de leur accessibilité.

Trouver des moyens pour viabiliser cette activité

Bien que l’apport des tournedos soit non négligeable dans l’économie du pays le secteur mérite d’être bien organisé pour lutter contre la pauvreté, devenue une maladie endémique au Tchad. Cette activité ne booste pas seulement l’économie, elle contribue également à l’autonomisation. Il est nécessaire de trouver des moyens novateurs pour organiser cette catégorie de commerçants en vue d’améliorer leurs moyens de subsistance. Il faut de nouvelles solidarités collectives entre les syndicats et autres organisations pour défendre les intérêts des personnes évoluant dans l’économie informelle. De même, les coopératives doivent être créées. Malgré le côté rentable des tournedos, il faut cependant signaler que les conditions d’hygiène laissent à désirer.

Kary Amadou, stagiaire

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