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Monologue involontaire : Quand les soucis prennent le dessus

L’expression indistincte faite à mi-voix et les murmures en pleine circulation par certaines personnes sont des phénomènes qui prennent des proportions inquiétantes à N’Djaména ces derniers temps. En cause, les récurrentes difficultés et défis de la vie.

Monologuer, c’est parler seul sans l’intervention d’un interlocuteur ou auditoire. Que ce soit à pied ou sur les engins à deux roues, certaines personnes s’expriment toute seule et parfois avec des gestes. Les principales causes sont diverses et variées. Par le passé, ce phénomène existait déjà, et il était dû aux troubles de comportement ou à des maladies psychiques. Les personnes âgées étaient les plus touchées. Mais à l’allure où vont les choses, si rien n’est fait, bon nombre de personnes risquent de passer à trépas. Parfait Bonheur, vendeur de sacs à dos au bord de l’avenue Maréchal Idriss Déby Itno en est également victime. Pour lui, la cherté de la vie est à l’origine de ce comportement. « Il m’arrive de réfléchir profondément pour résoudre mes problèmes, mais lorsque je suis dépassé, ma pensée s’extériorise sans que je m’en rende compte », explique-t-il.

Dozabé Pagoui Eloi, diplômé sans emploi, souligne de son côté, que ce sont les conséquences du désespoir : «Une fois avoir fini avec mes études, je suis resté à la maison pendant longtemps, aucun emploi pour joindre les deux bouts, mes affaires ne marchent pas, alors il est inévitable pour moi de monologuer à tout moment », justifie-t-il.

D’après le sociologue Sobkika Danbé, le monologue constaté chez certains individus témoigne d’un dépassement par rapport aux situations qu’ils rencontrent. « Ces personnes sont déprimées, car ayant  été touchées par une situation sociale et profondément choquées ; celles-ci heurtent véritablement à leur mental psychologique», renchérit-il.

De ce comportement peut découler un sentiment de dépression, de stress, frustration face à une situation de panique sociale. Plus loin, un sentiment de révolte, de mépris et beaucoup plus de colère, explique le sociologue. « Néanmoins, indique-t-il, cette réaction exprime aussi un sentiment de joie, d’une réussite quelconque. D’autre part, le phénomène du monologue ou murmures en route explique un début de folie chez l’être humain et au risque de le rendre à l’état anormal ; poussant ainsi cet individu à manifester cette maladie par des murmures, à parler seul ou également par les gestes. » Il ajoute qu’un diagnostic permettra de déterminer les symptômes psychiatriques afin de bénéficier des soins

 Des mesures de prévention

  Entre autre remèdes ou palliatifs, le sociologue recommande à tout un chacun « des moments de partage avec d’autres individus au détriment  des  moments de solitude. Se nourrir de l’esprit de solidarité ou de sociabilité, développer les interactions dans la société ». En outre, la pratique du sport est un atout pour se libérer de certaines décharges psychologiques. Par ailleurs, il conseille le recours au psychiatre pour les diagnostics possibles et les soins en cas de symptômes.

Royoumta Kara (Stagiaire)     

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