Depuis deux semaines, il est difficile de trouver du gasoil et de l’essence dans la capitale. Cette rareté du carburant paralyse le secteur socioéconomique et a un impact direct sur le travail.
Les cyclistes, automobilistes et entrepreneurs font la queue devant les stations-services en longueur de journée pour chercher le carburant. Certains y passent même la nuit mais parfois ils rentrent bredouillent en trainant leurs engins. Les travailleurs désertent leurs bureaux, les structures sanitaires ne fonctionnent pas comme il se doit, beaucoup d’entreprises ont fermé, le prix de l’essence a flambé de 2000 Fcfa ou 2500 Fcfa le litre et demi (tangui) chez les vendeurs à la sauvette. Cette situation ralentit les activités et cause de tort à la population. Quel est le sort des malades qui demandent à être urgemment opérés puis que l’électricité est devenue aussi rare ? Que deviennent les familles essentiellement nourries avec des motos taxis et des revenus de petites, moyennes entreprises fermées faute de carburant ?
Vache à lait pour les pompistes et les vendeurs à la sauvette
Certains pompistes se frottent les mains. Profitant de la situation, les pompistes négocient avec les vendeurs à la sauvette qui à leur tour revendent à un prix exorbitant, soit un litre d’essence à 1500 Fcfa et un litre et demi à 2000 ou 2500 Fcfa. Beaucoup de citoyens rencontrés se posent les questions de savoir où vont des dizaines de citernes qui entrent à Ngueli? Où est la réserve dont le ministre des Hydrocarbures et de l’Indépendance énergétique faisait allusion ?
Les syndicats montent au créneau
L’Union des syndicats du Tchad (UST), dans un communiqué rendu public le 03 mai 2023, demande au gouvernement de trouver des solutions idoines et urgentes dans un bref délai pour mettre fin à cette crise de carburant qui, selon l’UST a trop duré et impacte négativement la vie des travailleurs. De même, l’Union des radios privées du Tchad menace d’observer deux jours sans radio au début de la semaine prochaine si la situation ne change pas. Aussi, les syndicats alertent sur la rareté du gaz butane et les coupures intempestives du courant qui affectent les ménages.
Kary Amadou