Les Musulmans du Tchad à l’instar de ceux d’autres pays, entameront le jeûne du mois saint du Ramadan demain 23 mars 2023. Le ramadan qui est l’un des cinq piliers de l’islam, est une période d’obéissance, du pardon et des bonnes pratiques conformément aux commandements de Dieu. Le jeûne est également une période de repentance et de prière.
L’un des cinq piliers de l’Islam, le Ramadan est un devoir divin pour chaque fidèle musulman actif hormis les femmes en période de menstruation, les personnes âgées, les voyageurs et les malades. Pendant cette période, les fidèles doivent s’abstenir de manger, de boire et d’arrêter les actes malsains. Il implique un effort supplémentaire et ne doit pas être l’objet d’une arnaque. Ce mois dédié aux actes de bienfaisances et d’aumône se transforme aujourd’hui dans les différents marchés de la capitale à une période de business. Les commerçants spéculent les prix des denrées alimentaires. Il suffit de faire un tour pour se rendre à l’évidence. Le sucre, l’huile, le coro d’arachide, les légumes ont pris un coup à l’approche du Ramadan.
Hadjé fatimé que nous avons rencontré au grand marché, se dit ne pas surprise du comportement des commerçants qui augmentent les prix de denrées alimentaires en cette période du ramadan. Pour elle, chaque année, l’histoire se répète et le gouvernement ne réagit pas.
Zenab Ahamat, quant à elle, dénonce l’escroquerie de femmes vendeuses des condiments (perciles, céleri, carottes et autres). Cette dernière, affirme qu’une semaine avant, les légumes se vendaient à bon prix et les vendeuses donnaient en quantité. Mais dit-elle, l’on ne peut plus acheter à un prix raisonnable.
Saad Mahamat Tahir, commerçant au grand marché explique que cette hausse des prix des denrées alimentaires pendant le Ramadan est due à la forte demande par rapport à l’offre. Selon lui, c’est tout le monde qui est dans le besoin et du coup le prix augmente.
Les opinions sont convergentes aux marchés. Adoum Issa, un commerçant détaillant, explique que ce problème d’augmentation des prix sur le marché ne date pas d’aujourd’hui. Ce dernier, jette la responsabilité sur les grossistes en augmentant les prix en gros. « Qui dit commerce, dit bénéfice » donc nous sommes obligés d’augmenter aussi les prix. Nous sommes commerçant et aussi père de famille, ce n’est pas de notre gré qu’on augmente les prix mais parce que quelque part on nous fait croire que les taxes augmentent avec tout ce qui s’en suit » a-t-il souligné.
Les commerçants grossistes tout comme les détaillants chacun jette la responsabilité sur l’autre. Les autorités doivent réagir face à cette situation alarmante répétitive. Il est important que les plus hautes autorités mettent un comité sur place pour faire le suivi des prix afin de contrer la flambée vertigineuse des denrées qui impacte chaque année plusieurs ménages.
Le Ramadan, n’est donc pas seulement un mois de faim ou de soif mais celui de réconciliation, de tolérance et de rapprochement entre les différentes communautés. Tous doivent agir dans la crainte de Dieu et de la loi divine.
Newingar Minguéngué Jacqueline