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Afrique : 60 ans après, la souveraineté de l’UA toujours en question

Le 25 mai 2023, l’Union Africaine(UA) a célébré ses 60 ans sous le thème « notre Afrique, notre avenir ». Toujours est-il que la crédibilité et l’efficacité de cette organisation panafricaine laissent perplexes. Changer de paradigme.

L’Organisation de l’Unité africaine (OUA) créée en 1963 est devenue l’Union africaine (UA) en 1999. Elle a son siège à Addis-Abeba en Ethiopie. De l’OUA  à UA, cette organisation continentale de 54 membres a le même objectif, le maintien et la promotion de la paix et la stabilité sur le continent africain, dans la mise en œuvre des stratégies de réformes et d’actions pour la réduction de la pauvreté, et dans la réalisation du développement et du redressement de l’Afrique dans tous les domaines. Toutefois, toutes les actions de l’UA sont comme un coup d’épée dans l’eau. Les mêmes problèmes que connaissait l’Afrique avant la création de cette organisation sont loin d’être de vieux souvenirs. Les choses se détériorent davantage.

L’Afrique, berceau de l’humanité tient aujourd’hui la queue en termes de développement par rapport aux autres continents malgré ses richesses et ses potentialités. Le continent noir à toutes les variétés de richesses à savoir le pétrole, l’or, le diamant, le bétail, le poisson, des milliers de terres arables et autres? Mais faute de leadership et d’engagement politique de la part des gouvernants africains, il est le plus pauvre de la planète, avec des foyers de tensions qui terrorisent les Africains au quotidien. Sans oublier l’ingérence des puissances occidentales qui sont pour la plupart des capitaines des pays africains.

Comment l’Afrique qui a ses réalités peut se développer avec des décisions imposées par l’Occident ? Alors où est l’indépendance ? Comment l’UA qui est une organisation africaine, créée par les Africains et ayant son siège en Afrique soit en grande partie financée par l’Union Européenne (UE) qui, sur le plan juridique sont égales et autres mécanismes étrangers ? Tandis que l’UE a 27 pays membres l’UA en a 54. Si en six décennies, les lignes ont bougé difficilement, il faut changer son fusil d’épaule pour pouvoir espérer atteindre la cible : « problèmes africains, solutions africaines ». Depuis les indépendances africaines, une centaine de coups d’Etats avortés comme réussis ont eu lieu sur le continent, ils continuent leur bonhomme de chemin d’ailleurs. 60 ans d’existence de l’UA, la famine n’a pas cessé de ronger les Africains, les présidents tendent toujours la sébile aux Occidentaux et Asiatiques. Même le complexe d’édifice majestueux dont le siège l’UA a été construit sur financement de la République populaire de Chine. Cette situation met l’UA dans une incongruité quand il s’agit de régler un conflit en Afrique. Les cas du Mali, du Tchad, du Burkina-Faso, de la Guinée Conakry et du Soudan sont des parfaites illustrations.

Respecter les  engagements  

Interrogé au sujet de l’inefficacité de l’UA, le haut représentant de l’organisation au Tchad, Basile Ikouébe déplore la mise en application des textes par les dirigeants africains. « Nous pêchons par le respect des textes. Soyons réalistes. L’Afrique regorge toutes les potentialités pour se développer. L’espoir d’avenir ne se fait que par l’engagement. Les chefs d’Etats doivent mettre la main dans les poches pour exécuter les programmes de l’UA », clame-t-il. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, des Tchadiens de l’Etranger et de la Coopération internationale, Mahamat Saleh Annadif, lui, constate un manque de volonté et d’engagement politique des autorités africaines.  « L’agenda 2063 ne se traduira pas dans les faits que si la jeunesse africaine s’approprie l’Afrique et la volonté et l’engagement des dirigeants africains sont déterminants. En Afrique, on cède  notre souveraineté tous les jours  mais pas pour l’UA. Cela est dommage. Il manque un leadership en Afrique. Il faut une prise de conscience et un changement de mentalité pour que l’Afrique décolle », insiste le ministre d’Etat.

Kary   Amadou

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