A LA UNE

Agriculture pluviale : les paysans dans l’embarras

La variabilité des pluies et le changement climatique constituent un défi pour l’agriculture pluviale au Tchad. Depuis plus de 3 ans, l’on assiste à une transmutation des pluies qui désoriente les paysans. Elles commencent tôt et s’arrêtent en pleine saison et cela est un casse-tête pour les agriculteurs qui n’attendent  que celles-ci pour leurs travaux champêtres. 

La variabilité intra et interannuelle observée dans la pluviométrie et ses composantes ces dernières années rendent la saison des pluies de plus en plus aléatoire au Tchad. Les paysans ne maitrisant pas bien le  Front inter tropical (FIT) suivent le mouvement de la formation des nuages et sèment. Et cela n’est pas sans conséquence sur les champs et cheptels. Pour la saison en cours, la population a accueilli plusieurs grosses pluies dans certaines provinces du pays surtout dans la zone méridionale.

« Quelques villes et villages du Tchad ont enregistré des pluies ces derniers jours. Mais cela est dû à une dépression au nord qui a provoqué la montée  du FIT. Ce dernier fluctue autour du 15ème parallèle nord, des phénomènes pluviaux-orageux vont affecter toutes les localités qui se situent au sud du 15ème parallèle nord. Toutefois, ce phénomène pluviaux-orageux communément appelé « Pluie de mangue » est temporaire et généralement ne dure pas plus d’une semaine », renseigne les services de la météorologique. Cette pluie, selon Ousmane Tidjani, de la direction des prévisions Météorologiques, n’annonce pas l’arrivée de la saison pluvieuse. « C‘est une pluie qui est due à un certain phénomène métrologique. A l’extrême sud peut être, on aura encore des petites pluies mais à N’Djaména comme au centre tout comme à l’est, les pluies qu’on vient de connaître n’aurons plus lieu».

L’attente du paysan

????????????????????????????????????

S’agissant du mouvement de paysans et éleveurs, Ousmane Tidjani demande à ces derniers d’observer une prudence et d’être à l’écoute de la météorologie. « Nous avons des bulletins métrologiques tous les jours, et nous allons toujours rester aux côtés des agriculteurs pour leur dire que c’est une pluie qui ne nous permet pas de semer et nous allons toujours les informer, sensibiliser de la période où il faut semer », a-t-il exhorté. Sur cette base, le processus de changement climatique va sans doute se traduire au Tchad par une accentuation, non seulement de la fréquence des longues séquences sèches, mais aussi de l’incertitude sur la date de début et de fin de la saison de pluies.

Bien que l’on constate par endroit, une tendance à un retour à des meilleures conditions pluviométriques, la production agricole pluviale évolue en dents de scie, sous les effets de la variabilité et du changement climatique. Cette baisse des rendements en agriculture, notamment pluviale, se traduit par une grande incidence sur la pauvreté chez les agriculteurs. Au vu du flottement climatique, la production végétale a considérablement baissé dans certaines zones du pays ces dernières années du fait d’événements agro-climatiques défavorables, la forte variabilité des précipitations a continué d’affecter  le Tchad, entraînant des crises alimentaires catastrophiques.

La cause du dérèglement climatique

La sécheresse reste la principale cause de ces chocs. L’impact des facteurs de risques climatiques sur l’agriculture, tels que l’irrégularité des pluies, les inondations agissant négativement et directement sur l’économie tchadienne. En effet, l’économie tchadienne est largement dépendante de l’agriculture et l’élevage qui constituent la deuxième source de divises du pays. La fréquence des évènements climatiques extrêmes, les faux démarrages des saisons de pluies, les inondations récentes, les sécheresses récurrentes dont le Tchad est de plus en plus victime, prouvent que les changements climatiques ont cessé d’être une question strictement scientifique concernant un avenir lointain de la planète pour devenir un problème réel et prégnant pour notre société.

Yonwa Maïlébélé

 

À propos de ATPE

Vérifier aussi

Faune : l’oryx algazelle n’est plus classé comme « éteint à l’état sauvage » par l’UICN

L’Agence pour l’environnement d’Abu Dhabi (EAD) a annoncé ce lundi 11 novembre 2023 que son …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *