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Gestion des conflits : La neutralité de l’armée s’impose

Ces dernières années le Tchad vit au rythme des conflits intercommunautaires qui se multiplient à n’en point finir. Il ne se passe pas une journée que les informations relatives aux conflits opposant les Tchadiens ne soient relayées par les médias.

La gestion de ces conflits requiert l’intervention des Forces de sécurité intérieure(FSI) notamment la police nationale, la gendarmerie nationale, la garde nationale et nomade du Tchad(GNNT) voire l’armée en dernier recours afin d’amener les deux parties en conflit à fumer le calumet de la paix. Cependant, les interventions  des Forces de défense et de sécurité(FDSE) sont quelquefois marquées du sceau d’impartialité d’après la plupart des victimes de ces conflits. Les exemples sont légions. Point besoin de les énumérer ici. Ces différents conflits sont l’une des conséquences de la crise de confiance entre l’armée et la population dont elle est censée protéger.

Une dizaine de morts par ci, une vingtaine de morts par là, tel nombre de blessés par ci, tel nombre de blessés par là, tel nombre de bœufs décimés, telles sont les informations que les médias ont habitué les oreilles des Tchadiens ces dernières. Ce décompte macabre est très souvent la résultante des conflits mal gérés. Ces conflits intercommunautaires ou éleveurs-agriculteurs dont le Tchad tend à devenir le champion par sa récurrence sont soit liés au problème de ressources naturelles, soit à la chefferie traditionnelle. Les exemples sont légion. Il s’agit de Sandana, Kyabé, Gounou-Gaya, Salamat, Mangalmé, Abéché, Faya-Largeau, la liste est longue.

La multiplication de ces conflits braque la lumière sur le rôle de l’armée en pareilles circonstances où sa neutralité est réquise. L’intervention de la grande muette permet certes de ramener une paix quoique précaire entre les belligérants. Cependant, très souvent celle-ci fait l’objet d’une appréciation mitigée. Quelques fois la partialité prend le dessus sur la neutralité. Cette manière de faire rend de plus en plus les bénéficiaires arrogants, se prenant pour la race aryenne et les lésés se considérant comme étrangers sur leur propre territoire ou citoyens de seconde zone.

Pour une paix de cœur

A cette allure, la multiplication des conflits qu’ils soient intercommunautaires ou agriculteurs-éleveurs mettent à mal le vivre ensemble, la cohabitation pacifique voire l’unité du pays, l’un des éléments constitutifs de la devise du Tchad qu’il faut le rappeler est Unité-Travail-Progrès. Pourtant, les expressions « cohabitation pacifique »,  « vivre ensemble » sont prêchées à temps et à contre temps dans toutes les déclarations faites par les politiciens de tout bord. Cependant, le mal persiste. Le sang des citoyens qui n’aspirent qu’à vivre en paix coule, coule et continue de couler. Ainsi, il ne suffit pas de prôner ces bonnes valeurs au bout des lèvres pendant que nos actes trahissent nos paroles.

Pour paraphraser la célèbre citation du premier président Ivoirien Felix Houphouët Boigny, « La paix n’est pas un vain mot mais un comportement », nous pouvons également dire dans notre contexte tchadien que les expressions « vivre ensemble » et « cohabitation pacifique » ne sont pas des vaines expressions mais également un comportement à promouvoir concrètement. Disons donc que la cohabitation pacifique et le vivre ensemble doivent être les deux identités remarquables des Tchadiens pour qu’une paix durable et sincère s’installe dans ce pays tant meurtri par des conflits fratricides.

Serge Nekoulko Nadjingar

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