La corruption s’est généralisée dans les institutions publiques et privées au Tchad. Pour en savoir plus, L’Info a accordé une interview à M. Sobkika Danbé Ferdinand, sociologue, enseignant à l’Université la Francophonie de N’Djaména.
L’Info : Le phénomène de la corruption prend de l’ampleur dans la société tchadienne. Comment le Tchad en est-il arrivé là ?
Sobkika Danbé Ferdinand : La corruption est un phénomène qui prend de l’ampleur et fait des ravages horribles dans tous les services publics et privés. La corruption est un manque d’intégrité morale qui se manifeste sous plusieurs formes et dans plusieurs domaines : dans les écoles primaires, secondaires, universitaires et autres institutions de l’Etat. Pour parler de ses causes ou son origine, le phénomène de la corruption provient d’abord d’un manque de système d’organisation ou le manque d’esprit d’éthique dans les différents services, de l’extrême pauvreté qui pousse les individus à se livrer aux pratiques ignobles et à la tricherie, aux paresses et surtout à la recherche du gain facile. Il faut aussi souligner l’ignorance de ces conséquences et le refus de respect des règles édictées.
Quelles sont les conséquences d’un tel phénomène pour un pays pauvre comme le Tchad ?
Les conséquences de ce phénomène sont énormes. Par exemple, dans un milieu scolaire, la corruption engendre une baisse de niveau et sape le système éducatif tchadien. Dans un milieu professionnel, nous avons une image détruite où la mauvaise qualité du personnel, pas de culture de compétence car tout le monde est finalement corrompu. Aussi, il faut signaler le développement économique du pays qui rencontre des difficultés énormes étranges, à cause de cette corruption, la perte de valeur sociétale et de la culture entrepreneuriale, etc.
Quelles sont les pistes de solutions pour sortir le pays de cet état de corruption ?
Pour sortir le Tchad de cet état, il faut enseigner les valeurs morales aux Tchadiens et les inculquer au niveau de la famille, à écoles et au milieu professionnel. Il faut, par ailleurs, une bonne organisation sociale, payer régulièrement les salaires, primes et indemnités des agents de l’Etat pour éviter les grèves répétitives qui ralentissent le bon fonctionnement des institutions. Organiser régulièrement les campagnes de sensibilisation contre ce phénomène ainsi que dénoncer les auteurs des actes de corruption pour leur donner de leçon, installer les systèmes anticorruptions.
Interview réalisée par O.A