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Réduction de la pauvreté : L’espoir est permis

Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) ont publié la dernière mise à jour de l’Indice mondial de pauvreté multidimensionnelle (IPM) le 11 juillet 2023. L’indice comprend des estimations pour 110 pays. Le rapport démontre que la réduction de la pauvreté n’est pas impossible.

L’analyse des tendances de 2000 à 2022, centrée sur 81 pays avec des données comparables dans le temps, révèle que 25 pays ont réussi à réduire de moitié les valeurs les concernant dans l’IPM mondial en 15 ans, preuve évidente qu’il est possible d’accomplir des progrès rapides. Il s’agit notamment du Cambodge, de la Chine, du Congo, du Honduras, de l’Inde, de l’Indonésie, du Maroc, de la Serbie et du Viêtnam.

Certains pays ont réduit de moitié leur IPM sur de courtes périodes allant de 4 à 12 ans, démontrant que l’Objectif de développement durable (ODD) de réduire de moitié la pauvreté selon les définitions nationales en 15 ans est atteignable. Il est donc crucial de prendre en compte des indices de pauvreté multidimensionnelle spécifiques au contexte, car ils reflètent les définitions nationales de la pauvreté alors que l’IPM mondial évalue la pauvreté multidimensionnelle selon la même méthodologie.

Malgré ces tendances encourageantes, le manque de données post-pandémie pour la plupart des 110 pays couverts par l’IPM mondial limite la compréhension des effets de la pandémie sur la pauvreté. À en juger par les quelques pays où les données n’ont été collectées qu’en 2021 ou 2022 (Mexique, Madagascar, Cambodge, Pérou et Nigéria), la pauvreté a peut-être continué à baisser pendant la pandémie. Le Cambodge, le Pérou et le Nigéria ont enregistré des réductions significatives de la pauvreté au cours des périodes les plus récentes, permettant d’espérer que des progrès sont encore possibles. Au Cambodge, le cas le plus encourageant, l’incidence de la pauvreté est passée de 36,7 % à 16,6 % et le nombre de pauvres a été divisé par deux, passant de 5,6 millions à 2,8 millions, le tout en 7,5 ans, en incluant des années de pandémie (2014-2021/22).

L’IPM mondial propose un suivi de la réduction de la pauvreté et oriente les politiques, en décrivant comment les gens vivent la pauvreté dans les différents aspects de leur vie quotidienne, de l’accès à l’éducation, à la santé, au niveau de vie qui inclut l’accès au logement, à l’eau potable, à l’assainissement et à l’électricité. L’IPM qui peut être comparé à une tour empilée des privations interdépendantes subies par les personnes pauvres, est un indice de pauvreté calculé dans le but d’éliminer ces privations.

L’Afrique subsaharienne plus touchée

Selon le communiqué de 2023, 1,1 milliard de personnes sur 6,1 milliards (un peu plus de 18 %) vivent en situation de pauvreté multidimensionnelle aiguë dans 110 pays. 5 personnes sur 10 en situation de pauvreté vivent en Afrique subsaharienne (534 millions) et en Asie du Sud (389 millions). Près des 2/3 de toutes les personnes pauvres (730 millions de personnes) vivent dans des pays à revenu intermédiaire, ce qui rend l’action dans ces pays indispensable pour réduire la pauvreté mondiale. Bien que les pays à faible revenu ne représentent que 10 % de la population incluse dans l’IPM, c’est là que résident 35 % de tous les pauvres. Les enfants de moins de 18 ans représentent la moitié des personnes pauvres en termes d’IPM (566 millions). Le taux de pauvreté chez les enfants est de 27,7 %, tandis que chez les adultes, il est de 13,4 %. La pauvreté touche principalement les zones rurales, avec 84 % de toutes les personnes pauvres vivant en zones rurales. Les zones rurales sont plus pauvres que les zones urbaines dans toutes les régions du monde.

Renforcer les politiques de développement

«L’étonnante rareté des données sur la pauvreté multidimensionnelle est difficile à comprendre, et encore plus à justifier. Le monde croule sous un déluge de données et se prépare à la prochaine ère de croissance numérique. Pourtant, nous n’arrivons pas à percevoir la situation post-pandémique dans laquelle se trouve 1 milliard des 1,1 milliard de pauvres », a déclaré Sabina Alkire, Directrice de l’OPHI à l’Université d’Oxford.

Pedro Conceição, Directeur du Bureau en charge du Rapport sur le développement humain, a déclaré qu’« Alors que nous arrivons à mi-parcours du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est évident qu’avant la pandémie, la réduction de la pauvreté multidimensionnelle a progressé constamment. Cependant, les impacts de la pandémie sur des domaines tels que l’éducation sont considérables et peuvent avoir des conséquences durables. Il est impératif de faire plus d’efforts pour comprendre les domaines les plus négativement touchés, ce qui implique de renforcer la collecte des données et les efforts politiques pour continuer à réduire la pauvreté».

Badoum Oumandé Henri

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