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Tchad : « Redonner à notre artisanat ses lettres de noblesse », Ousman Abbas

Le promoteur du Salon international de l’artisanat au Tchad, Ousman Abbas, après le prix PADEV revient sur le secteur en général et les défis pour le hisser à un haut niveau .

Les actions en faveur du développement de l’artisanat et de son industrialisation ont milité en faveur de cette récompense. Tout est parti d’une plateforme ensuite d’un Salon international. « Nous sommes une plateforme dénommée « Tchad Inter’Art ». Dans la culture, nous avons un salon dénommé « Salon International de l’Artisanat au Tchad ». C’est un salon qui a regroupé plus de 8 pays. Les 23 provinces du Tchad étaient également représentées. Durant ce salon, il y a eu plusieurs ateliers parmi lequel, l’atelier de la validation de la politique nationale de l’artisanat », raconte Ousman Abbas. L’initiative a pour ambition, de créer un marché de l’artisanat digne de son nom pour faire vivre les artisans de leur art. Le numérique dans ce sens est une opportunité. « Nous avons développé un canal pour permettre aux jeunes artisans ou toute personne qui le souhaite de vendre les œuvres d’arts tchadiens à l’international. Nous avons mis en place une plateforme digitale pour les potentiels clients qui veulent acheter. Nous l’avons fait parce qu’il n’y a pas un digne marché d’artisanat à N’Djamena ».

Conserver les valeurs culturelles

L’artisanat est réputé être un domaine de plus en plus réservé aux anciens. Un tour dans les centres d’artisanat de N’Djamena et dans les provinces confirment que les jeunes s’intéressent moins à ce domaine. Pourtant, à travers ce savoir-faire, ce sont des cultures toute entières qui sont conservées.

« Vous avez que nous sommes jeunes et le Tchad a besoin de nous. Il ne faut pas forcément aller dans le domaine où tout le monde s’y intéresse. L’artisanat est en voie de disparition. Ce sont les grands parents qui nous ont laissé. Si le papa a laissé, au moins un membre de la famille doit être artisan. Actuellement à N’Djamena, les jeunes rejettent en bloc le métier de l’artisanat. Maintenant il y a d’autres produits d’arts étrangers qui se retrouvent facilement sur le marché tchadien. Aller vers ce secteur, on sait que c’est difficile. Ensemble, nous pouvons relever ce défi et redonner à notre artisanat ses lettres de noblesse », explique le lauréat.

Renforcer la technicité

A travers son expérience dans les salons internationaux d’artisanat, Ousman Abbas estime qu’il faut mettre l’accent sur la technique. « Nous avons plusieurs projets pour l’artisanat tchadien. Notre premier projet, c’était le SIAT. Nous voulons avec le concours de tout le monde organiser la deuxième édition. Cette fois-ci nous voulons être techniques. Dans nos échanges à l’extérieur, nous avons compris que les gens sont plus techniques. Nous avons appris des choses qu’on aimerait expérimenter ici. Après le salon nous aimerions avec l’aide du gouvernement, aider les artisanats. Certes, il y a une fédération des artisanats tchadiens qui est là, mais il faut revoir ce cadre en lui donnant sa place. Il faut un vrai marché moderne d’artisanat ne ce reste qu’à N’Djamena pour l’instant. Revérifier les œuvres qui sont mises sur le marché. Les œuvres qui sont actuellement sur le marché, ne représente pas forcément notre pays. Nous sommes tous interpellés à veiller sur notre patrimoine ».

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