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Travail des enfants : quand la pauvreté ignore les risques

Chaque 12 juin de l’année, les Nations unies célèbrent la Journée mondiale contre le travail des enfants. A cette occasion, nous sommes allés à la rencontre des enfants et parents pour comprendre le mobile du travail des enfants à N’Djaména alors que la loi l’interdit. La pauvreté est l’une des raisons principales de ce traitement dégradant.

Ce n’est un secret pour personne. Lors des grandes vacances, les enfants déambulent dans les rues de la capitale afin de préparer la rentrée  scolaire prochaine, disent-ils. Ces gamins âgés entre 8 et 15 ans pour une raison ou une autre, font de longues distances en journée à la quête des clients. D’autres continuent  jusqu’au soir, allant de bar en bar, d’un endroit à un autre dans l’espoir de liquider leurs marchandises. Nous avons rencontré deux mineurs à Gassi dans le 7ème arrondissement, se promenant avec des œufs bouillis. « Je vends les œufs  pour aider mes parents à préparer la rentrée scolaire prochaine. Je sors à 6 heures pour rentrer parfois aux environs de 17 heures. Je rentre étant très épuisée », se plaint Moré Reine Christine, habitant  le quartier  Digo, une localité située à la périphérie de la ville de N’Djaména. Cette fillette âgée de 13 ans, avoue qu’elle arrive quelques fois avec sa marchandise au marché «Taradona» si jamais ses œufs ne sont pas pris, sa trajectoire se poursuivra, raconte la fille du policier. Avec  elle sur le chemin du business, Djekilaber Alpha, lui aussi vendeur d’œufs, ajoute que ce commerce est bien pénible mais il n’a pas le choix. « Je suis obligé de vendre pour pouvoir donner un coup de main à mes parents, car ce sont les vacances. Ce n’est pas du tout bien de rester les bras croisés », dit-il.

Bien que les activités génératrices de revenus exercées par les petits enfants permettant d’alléger  les parents, il faut dire que ces derniers ne sont à l’abri des risques à savoir les accidents, les viols, les enlèvements et les égarements.  « Imaginez, moi, je suis retraité si mes enfants ne travaillent pas ou ne font pas le commerce, qui va les nourrir ? Peut-être en faisant le commerce, on va trouver de quoi mettre sous la dent. Parlant des accidents qui ne risque rien n’a rien. Puisqu’au Tchad, il n’y pas d’assurance », justifie le septuagénaire Minkan Fédéric, électrotechnicien admis à la retraite.

Les droits de l’enfant sont sacrés  

Au Tchad, bien sûr que le travail des enfants est interdit sous toutes ses formes mais ce texte est foulé aux pieds par les parents. Des mineurs sont enrôlés dans les travaux pénibles, dans l’armée, et autres activités interdites par la loi. La Convention n°138 de l’Organisation internationale du Travail  (OIT) dans ses dispositions, n’autorise pas à un enfant de moins de 18 ans à travailler plus de 7 heures par jour.  L’enfant n’ayant pas une maturité, a besoin d’une protection de tous afin d’être à l’abri de tous les risques et aussi évoluer en toute quiétude. C’est la raison pour laquelle les Nations unies ont, à travers l’Organisation international du Travail, institué la Journée mondiale contre le travail des enfants en 2002. L’édition 2023 est placée sous le thème « justice sociale pour tous, éliminons le travail des enfants ». Dans son rapport, l’OIT indique que 160 millions d’enfants travaillent toujours dont 72 millions en Afrique.

Kary Amadou (stagiaire)

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