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10ème Congrès de l’UJT : Sarh a constitué la première étape de l’enterrement de la faîtière

Du 12 au 14 juillet 2023, Sarh, chef-lieu de la province du Moyen Chari, a abrité le 10ème Congrès ordinaire de l’Union des journalistes tchadiens (UJT). Des assises prévues pour se tenir dans l’objectif de renouveler le Bureau exécutif (B.E) et donc être un congrès électif. Mais sur place, des incongruités et des aberrations pouvant insulter l’intelligence de tous les journalistes tchadiens ont eu lieu au vu, au su et même grâce à la bénédiction de celles et ceux censés défendre les acquis de cette Union qui est à ses 33 ans d’existence après une lutte sans concession de ses braves fondateurs.

A Sarh donc, au lieu d’un congrès ordinaire électif comme stipulé dans les documents initiaux, les congressistes se sont retrouvés dans la capitale du Moyen Chari devant un congrès statutaire. Les textes originaux régissant l’UJT ont été révisés de fond en comble sous prétexte de les adapter au contexte de l’heure. Les critères de candidature au Bureau exécutif (y être membre), le mandat (cinq ans désormais au lieu de trois ans auparavant), possession de carte de la Haute autorité des médias audiovisuels (HAMA), ce qui n’était nullement le cas pour le Bureau sortant. Et la liste n’est exhaustive… De fil en aiguille, tout s’est déroulé comme une lettre envoyée par la poste, les candidatures des membres du Bureau sortant sont presque retenues avec quelques autres après moult tractations.

Nécessaire examen de conscience

A l’issue de ce qui ressemble fort à des désignations arrêtées par avance, une équipe est mise sur pied dans la ville des flamboyants qui n’ont pas pu exprimer leur flamboyance aux journalistes. Mais c’est compter sans la réaction de ceux qui se sont sentis lésés et qui y ont vu un piétinement et même une ignorance ‘’royale’’ des textes. Ils ont immédiatement saisi un huissier aux fins de constater les incohérences juridiques et esté en justice. A quoi peut-on s’attendre dorénavant ? La réponse à cette question se trouve dans quelques constats et interrogations préalables. Primo, il est malsain et malhonnête de changer les règles du jeu à la veille du jeu. Secundo, les textes du Conseil national de transition (CNT) notamment son règlement intérieur autoriseraient-ils l’ancien président de l’UJT reconduit à postuler pour un autre mandat ? Les juristes consultés pour la validation ‘’intéressée’’ de ces textes ont-ils bien fait leur travail ?

Le bilan mitigé et même décrié du Congrès de Sarh laisse augurer de mauvais lendemains pour les journalistes tchadiens. Il n’est certes pas interdit d’avoir des ambitions pour ses confrères mais se faire adouber à la tête de leur faitière par des voix peu orthodoxes serait de nature à salir et les auteurs et l’organisation. Certains rétorqueront que le journalisme mène à tout. Mais il ne faudrait pas aller jusqu’à faire de sorte que l’UJT devienne au fil des ans un marchepied pour accéder à des postes politiques juteux pour se sucrer sur le dos de celles et ceux qui triment pour défendre l’éthique et la déontologie de ce métier considéré comme l’un des plus nobles au monde. Car, à l’allure où vont les choses, et surtout avec une plainte en justice, il y risque de division et de récupération politique de l’une des dernières organisations des communicateurs à faire encore entendre sa voix. En cette période délicate de transition, cette voix se doit d’être la plus neutre possible pour espérer avoir des échos favorables au sein de la société tchadienne. A ce niveau, une prise de conscience individuelle et collective est indispensable et même impérieuse.

Riamian Doumtoloum Ghislain

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