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Fistule obstétricale : Bientôt une campagne de sensibilisation dans les 23 provinces

La fistule obstétricale est une pathologie et non une malédiction. Par pathologie, il faut entendre une maladie ou un trouble. Dr Idriss Mahamat  Seid, coordonnateur du Programme national de lutte contre la fistule obstétricale s’est confié à notre micro pour éclairer la lanterne de nos lecteurs sur les méfaits de cette maladie et les différents programmes qui esquissent les solutions adéquates. Bientôt une campagne de sensibilisation sur cette maladie à travers les 23 provinces du Tchad. Une lueur d’espoir pour les filles et les femmes victimes, rejetées par la famille et la société.

Selon Dr Idriss Mahamat Seïd, la fistule obstétricale est une communication anormale entre l’appareil urinaire et l’appareil digestif de la femme (de la vessie au vagin, du rectum à la vessie). Ainsi, explique-t-il, l’urine voire le déchet sortent sans que la femme  ne s’en rende compte. Il a énuméré quelques risques liés à la fistule obstétricale. Il s’agit des infections urinaires, vaginales qui provoquent souvent  la stérilité, le stress et le rejet social. Comme conséquences, ajoute-t-il, les victimes dégagent des odeurs nauséabondes insupportables. Alors, il faut une opération chirurgicale et attendre trois mois pour qu’elles retrouvent leur santé. Parlant des causes, le médecin relève que les facteurs à l’origine de cette maladie sont, entre autres, le mariage précoce, le travail prolongé lors de l’accouchement, les accouchements qui se font à domicile via des matrones ou des soignants du quartier communément  connus sous le nom de « docteurs tchoukou ». Le manque de professionnalisme de certaines sages-femmes  en est quelque fois la cause principale. Dès lors, il regrette que la population tchadienne ait un bas niveau de compréhension du danger que courent ces victimes. Le coordonnateur du Programme national de lutte contre la fistule obstétricale conclut que cette maladie est guérissable.

Pour cette année,  plus de cent mille femmes souffrent de cette maladie et statistiquement plus de 466 cas sont opérés avec succès dans les cinq différentes provinces du Tchad. Il s’agit notamment des villes d’Abéché, Moundou, Sarh, N’Djaména et Mao. A  N’Djaména, le centre Assiam Vamtou a enregistré dans la semaine plus de quatre cas. Une fois la santé retrouvée, les victimes sont formées dans plusieurs domaines tels que la couture, la coiffure et autres pour se prendre elles-mêmes en charge. Une requête a été faite afin de sillonner toutes les provinces du pays et véhiculer le message concernant la réintégration des victimes frustrées dans la société. Et ce, dans le seul but de pouvoir retrouver le sourire une fois que l’opération est faite. Car c’est une situation désolante pour ces victimes ajoute le médecin. D’après lui, le programme aura pour but de sensibiliser, de mobiliser, de prévenir et de cibler la grande partie des victimes afin de leur construire des districts sanitaires pour l’élimination de la fistule obstétricale en 2023. En 2012, un programme national a été créé dans le but de prévenir, de réparer et de réinsérer les victimes de cette maladie. Et l’Etat tchadien accompagne les agents pour l’élimination de cette maladie.

Manda Lhamdagoulou, Stagiaire

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