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Les archives : Un puits de connaissances ignoré

Au Tchad, les archives sont considérées comme des poubelles ; pourtant elles constituent des sources historiques pour le développement socioculturel d’un pays. Pour fixer le public sur leur importance, le directeur adjoint des Archives et de la Documentation du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG) Oumar Mahamat donne quelques précisions.

Dans la salle des archives de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE), l’on note la présence de quelques journalistes et étudiants qui consultent les documents. L’archiviste en chef de l’ATPE, Mbang-Nadji Bérangar, cite l’importance de son fond de documents qui, outre le fait qu’il est le cœur de l’Agence, sert aussi dans beaucoup de domaines chercheurs et étudiants. Ceux-ci viennent consulter sur les événements phares qui ont marqué l’histoire du pays.  Un tour à la direction et de la Documentation du SGG et de la bibliothèque du Centre d’étude de formation pour le développement (Cefod), permet de constater qu’étudiants, enseignants et particuliers, chacun est concentré devant sa machine ou son document.

Un domaine de première importance

Methé Ismaïl Pounoukoudou, étudiant en Master 1 en Développement durable et Gestion de l’environnement (DDGE) au Cefod, « les archives sont une base de données très importante qui sert de paramètre de référence, car un pays ne peut se développer sans recourir aux archives. Pour connaitre le lever topographique de la ville de N’Djaména depuis le temps de Ngarta Tombalbaye à nos jours, il suffit de consulter les archives et obtenir automatiquement les données », a-t-il situé. Pour Mamadou Hissène, étudiant en droit privé à l’université de N’Djaména, les archives sont les documents qu’on conserve pour traduire dans les faits la continuité de l’administration. Sans les archives, dit-il, c’est difficile d’obtenir la traçabilité des activités de l’administration publique à laquelle il faut accorder une importance de premier ordre ».

Selon le directeur adjoint des archives et de la documentation du SGG « les archives sont le noyau de toute administration et contiennent la mémoire et le savoir du pays ». Il poursuit en indiquant qu’une nation comme celle du Tchad doit se référer aux archives pour son progrés. Car, elles conservent l’histoire pour les générations futures. « Nous avons trois dépôts : un qui concerne les décrets, les arrêtés et les conventions, et un autre à la Primature avec tous les documents des grandes institutions. A chaque remaniement, nous archivons les documents », a-t-il informé.

Les archives à l’ère du numérique

A propos du temps de validité des archives, ce dernier souligne qu’avec la durée des documents, il est préférable de les numériser dans les disques durs. Avec la volonté du ministre de tutelle et l’appui  du PNUD, « dans bientôt on va numériser nos documents.  Nous avons l’ambition, avec l’évolution des TIC, d’être à la hauteur  de l’ère numérique, de transformer nos documents afin d’avoir un dépôt unique », souhaite le directeur Oumar Mahamat. Par ailleurs, le directeur prie les usagers de soucier de l’avenir du pays. A l’entendre, certains usagers disparaissent avec les documents. « Nous avons plus d’une trentaine de cartes d’identité dont les intéressés ont disparu avec les documents » a-t-il déploré. Ce qui est un signe de la méconnaissance de l’importance des archives, a-t-il conclu.

Ouangso Alain & Noukoumou Salomon, stagiaires 

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