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Portrait: Gal Mahamat Achakir Youssouf, le choix d’un métier par vocation

Le Général Mahamat Achakir Youssouf, c’est de lui qu’il s’agit. Un officier supérieur de l’Armée nationale Tchadienne (Ant) qui a fait ses preuve au sein des Forces de défense et de sécurité (FDSE) en servant avec loyauté son pays et au-delà des frontières nationales. Cet officier de l’armée nationale est la preuve du choix d’un métier par vocation et non par nécessité.

Son nom d’état civil, c’est Mahamat  Achakir Youssouf. Il est né le 27 septembre 1955 à  Sarh dans l’ex-préfecture du Moyen-Chari. Entré au cours préparatoire première année en 1962, le Général Mahamat Achakir Youssouf a fait une partie de ses études primaires et secondaires à Bangui en République Centrafricaine et aussi dans sa ville natale autrement dit à Sarh. Ses études primaires et secondaires sont couronnées par l’obtention d’un baccalauréat série C en 1976. D’une taille imposante, le général Mahamat Achakir Youssouf a jeté son dévolu sur le métier des armes. Militaire complet au sens propre du terme, le général Mahamat Achakir Youssouf est polyglotte. Il s’exprime couramment en français, en russe, l’anglais moyen et l’arabe.

Il s’envole en 1977 vers l’Académie militaire drapeau rouge à Odessa en Union des Républiques Socialistes soviétiques ex Urss. Une fois sa formation en Russie terminée en 1978, il intègre l’école des officiers des forces armées Tchadiennes. En 1980, il passe un stage de perfectionnement en Libye (Cascavelle BTR) suivi de parachutisme. En 1988, il entre à l’école d’application et de perfectionnement du génie d’Angers en France. Mais qu’est ce qui a motivé ce soldat à faire carrière dans l’armée ? « J’ai grandi à Bangui en République Centrafricaine et j’habitais juste à proximité de la gendarmerie. Je suis basketteur et de temps en temps nous jouons au basket avec les gendarmes et les militaires. Il nous arrive aussi de nous rendre au champ de saut voir les parachutistes s’entraîner. C’est ce qui m’a attiré dans le métier des armes », confie le général de brigade.

Un engagement pour la paix au-delà des frontières

Il a pris la tête du contingent tchadien au Rwanda en plein génocide en 1994. « Avant de prendre la tête de ce contingent, j’étais commandant de la région militaire à Moundou. Je commandais Doba, Moundou jusqu’à Laï. A ma grande surprise, un message me rappelle dare dare à N’Djamena le 24 juillet. C’est pour prendre la tête du contingent pour une mission au Rwanda. Ce n’était pas une mission facile à l’instant où le Tchad devait intervenir dans la période la plus difficile du génocide, » se raconte-t-il. Quelle est la force du contingent déployé au Rwanda qui lui a valu des messages de satisfaction ? A cette question, le général Mahamat Achakir Youssouf relate les faits « J’avais sous mon commandement une unité composée d’ex-commando. Il y a encore quelques survivants de cette unité d’élite du régiment d’infanterie commando formé en République démocratique du Congo à l’époque Zaïre. J’ai la chance d’avoir sous mon commandement cette unité d’élite qui a opéré un peu partout. Ce qui ne m’avait pas vraiment posé le problème de discipline sur le terrain. Lorsque vous avez sous votre commandement une unité avec les éléments formés et disciplinés, il ne reste qu’à vous le chef de mettre tout le paquet pour imprimer de votre autorité la mission qui vous a été assignée afin qu’elle puisse aller dans le bon sens ». A quoi ressemble la relation contingent Tchadien et la population locale ? Le chef du contingent affirme que leurs difficultés, c’est avec les éléments de la rébellion de l’époque, l’Armée Patriotique Rwandaise (Apr). « Les officiers de l’Apr tentent de faire des incursions dans le secteur de la zone humanitaire protégé par la Turquoise pour commettre des exactions. Mais le contingent tchadien s’est vaillamment opposé. Ce qui a valu au contingent tchadien des inimitiés avec ceux qui cherchent à franchir le secteur humanitaire sécurisé pour commettre les exactions sur la population. Le secteur est rendu infranchissable par le contingent Tchadien. La collaboration avec la population est parfaite. Nous n’avons pas assez de difficultés avec elle parce qu’elle a compris que nous sommes là pour la protéger par rapport aux autres qui étaient aussi sur le terrain. Nous apportons l’aide nécessaire à la population. Nous avons toujours été à l’écoute de la population. Nous transportons les malades dans notre infirmerie et sécurisons la population lors de ses déplacements », renseigne-t-il.

« Il faut cultiver l’esprit de corps »

Cet haut gradé de l’armée nationale est pour l’égalité  » je suis un homme de principe, je suis pour l’égalité. Dans l’armée, ce qui fait ma force, je ne suis pas au-dessus des autres. Je suis camarade de tout le monde. Je suis parmi les autres ». Cependant, relativise-t-il, « attention, il ne faut pas perdre de vue l’imposition de la rigueur. Parce que ce qu’on est en train de faire, c’est au nom du Tchad. L’honneur et la patrie doivent nous guider dans nos actions. Je déteste l’indiscipline. Ce que j’aime bien, c’est le vivre ensemble. Il faut cultiver l’esprit de corps ».

Le général Mahamat Achakir Youssouf a occupé plusieurs hautes fonctions dans l’appareil sécuritaire du pays. Il s’agit entre autres, commandant de groupement des unités d’appui (Escadrons blinders et légers), directeur du génie militaire, chef d’état-major deuxième adjoint de l’armée de terre, directeur général adjoint de l’Agence Nationale de Sécurité (Ans), directeur général de la police national. Officier rompu au travail, ce dernier lui a valu plusieurs distinction et médailles tant sur l’échiquier national qu’international. Il s’agit respectivement, du mérite militaire avec étoile d’Argent et Or, officier du mérite national, cravate de commandeur du mérite civique ; les médailles commémoratives de l’Onu au Rwanda, de l’Onu en RCA; les médailles de la Misab (RCA), mérite militaire avec étoile de bronze(France), chevalier de la légion d’honneur(France); cravate de commandeur dans l’ordre de la reconnaissance Centrafricaine. Il a également participé à plusieurs conférences et séminaires.

Le général Mahamat Achakir Youssouf est marié et père de six enfants.

Serge Nekoulko Nadjingar

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