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Tabaski : les clients se font rares dans les points de vente des moutons

Dans les grandes artères de la ville de N’Djamena où campent d’habitude les vendeurs des petits ruminants à l’approche des grandes fêtes religieuses, les clients y viennent à compte-gouttes à une semaine du jour j de la célébration de la fête de Tabaski. Un tour dans quelques marchés où sont exposés les moutons nous a permis de nous rendre à l’évidence.

De l’avenue Taïwanais en passant par le marché de bétail dit Sner et le marché karkandjié, lieux habituels de vente de moutons, le décor est le même. A défaut des clients, les vendeurs se reposent sous un petit hangar de fortune scrutant vers quelle direction viendra un potentiel client solliciter leurs moutons qui, broutent de l’herbe séché pour certains et se régalent avec du tourteau pour d’autres. Cependant, les clients se font rares. Et à l’approche d’un client, les vendeurs se précipitent pour lui proposer leurs produits sous le bêlement de leurs moutons. Justifiant le manque d’affluence des demandeurs à une semaine de la fête, Oumar Adam, un client rencontré au marché de bétail affirmé, « nous venons d’acheter deux gros béliers à raison de 60.000 fcfa chacun. En ce moment je trouve ce prix abordable. Cependant, à quelques jours ou à la veille de la fête,  le prix de ces mêmes moutons subira une augmentation à cause de l’affluence et de la forte demande ». Cette absence d’affluence est due, d’après Oumar Adam, au fait que les fonctionnaires n’ont pas encore perçu leur salaire du mois en cours.

Pour Haroun Yaya Zakaria qui exerce cette activité de vente des moutons depuis 2008, l’affluence des veilles des grandes fêtes n’est pas encore au rendez-vous. Néanmoins, renchérit-il, elle sera au rendez-vous à l’approche de la fête. Parlant des prix des moutons, « nous proposons les moutons de toutes les catégories, au goût et à la bourse de tout le monde », confie-t-il.

Les causes d’une cherté

Les moutons se promènent ensemble cependant les prix diffèrent. Les uns coûtent plus chers que les autres. Les coûts sont fixés à l’aune des dépenses faites par le vendeur dans l’achat et leur alimentation. « Nos clients ne se procurent pas seulement des moutons à l’occasion des fêtes. Ils viennent les solliciter également à l’occasion des baptêmes, mariages, obsèques, anniversaires, entre autres. Le prix de nos produits ne varie pas en fonction des fêtes. Il est le même qu’il soit en temps de fêtes ou après les fêtes. Vous pouvez trouver les moutons de 50.000, 70.000f voire 80.000 Fcfa selon votre portefeuille », souligne Haroun Yaya Zakaria.

Le délégué des vendeurs des moutons du terrain vague en face de la station-service d’hydrocarbure, Allamine Adam Mahmout souligne que le prix du mouton est fonction des dépenses engagées pour son entretien. « Les uns payent les moutons surplace au marché de bétail de N’Djamena pour les revendre par la suite afin d’avoir quelque chose tandis que d’autres vont à l’intérieur du pays notamment à N’Djamena-bilala, Bokoro, Moussoro, Dourbali etc, pour payer les moutons. Ceux-ci dépensent sur les taxes (250f par tête de mouton) ainsi que le transport (1500f par tête) pour les acheminer à N’Djamena. Une fois surplace, nous versons 10.000f par mois et par groupe de vendeurs de moutons à la municipalité en guise de droit de place. Ici, nous sommes 6 groupes donc nous versons 60.000 fcfa à la municipalité chaque fin du mois. Aussi, à cause du manque d’herbes, nous payons soit le pouce-pouce de l’herbe séché à 1.500f par pouce-pouce, soit le sac de tourteau en provenance du sud du pays ( 1 sac de tourteau nous revient à 15.000f et 100 moutons peuvent finir 1 sac par jour et nous leur payons aussi de l’eau », nous détaille le délégué. Toutes ces dépenses greffées sur le prix d’achat d’un mouton fait à ce que certains acheteurs se plaignent du prix élevé des moutons, conclut le délégué. Que chacun trouve le mouton de son goût pour rendre la fête de mouton agréable. Bonne fête de Tabaski à tous!

Serge Nekoulko Nadjingar

 

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