ATPE Agence Tchadienne de Presse Ecrite
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Bon nombre de personnes se soignent au rabais à N’Djaména faute de moyens financiers. Mais l’automédication présente des risques sur la santé humaine.
L’automédication consiste à se procurer des médicaments sans prescriptions médicales ni avis d’un médecin. Une grande partie de la population tchadienne fait recours à cette pratique lorsqu‘un problème de santé se pose soit par manque de moyens soit par ignorance. Chaque famille a son médecin-maison sans connaissance en la matière. Lorsqu’un membre tombe malade, on lui administre les produits sur aucune ordonnance médicale. C’est le cas de Jules Blagué, entrepreneur. « Quand mes enfants ou ma femme tombent malade, je fais les premiers soins moi-même avant de faire recours aux centres de santé au cas où la maladie persiste. Je sais si ma fille souffre du rhume, je dois lui acheter du ‘Bactrim’ par manque de moyen », raconte-t-il.
Malgré les risques que présentent les médicaments de la rue, Yankimaddji Djiraibé Josiane dit ne pas avoir le choix. « Ces médecins de la rue appelés communément ‘’docteurs Choukou’’ ou ‘’docteurs Djim’’ sont généralement les agents de santé en instance d’intégration ou des diplômés sans emploi. Ils nous facilitent la tâche dans nos soins au quartier malgré qu’ils ne disposent pas d’appareils de diagnostic », renchérit-elle. « Le Tchadien interprète personnellement de sa maladie et c‘est le véritable problème. Comment peut-on être guéri si l’on ignore l’origine sa maladie ? Auparavant, je prenais les comprimés 5 minutes lorsque j’avais le mal de tête mais quelqu’un m’a dit que ce n’est pas bien et j’ai laissé », dit Laodjingaou Guy.
Des conseils à prendre en compte
Pour Dr Succés Allarangué, médecin traitant au centre hospitalo-universitaire Le bon samaritain, l’automédication cause d’énormes conséquences sur la santé humaine. « Cette automédication faite généralement pour la toux, le mal de tête a des graves conséquences. Parce que tout symptôme déclenché ne peut obligatoirement être synonyme de telle ou telle autre maladie. Le surdosage et le sous-dosage des médicaments sont dangereux. Le sous-dosage favorise le développement des maladies et rend le diagnostic difficile tandis que le surdosage crée ce qu’on appelle l’intoxication médicamenteuse », avertit le médecin.
Dr Succés Allarangué ajoute qu’il est interdit de faire l’automédication. Il conseille par ailleurs aux personnes nécessiteuses de faire plutôt une automédication orientée. Ce qui veut dire qu’il faut être en contact permanent avec un agent de santé pour être orienté sur son état.
Royoumta Kara (stagiaire)
