ATPE Agence Tchadienne de Presse Ecrite
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Dans l’intervalle de trois ans, 7 coups d’Etat ont eu lieu sur le continent. Qui est derrière ces changements anticonstitutionnels ? Les militaires africains doivent se méfier des certains partenaires.
L’Afrique est en train de faire un rétropédalage en termes de démocratie, diront beaucoup d’observateurs et certains médias occidentaux. Avec cet énième putsch qui vient d’avoir lieu au Niger le 26 juillet 2023, les communiqués fusent de partout pour le condamner. Les langues se délient aussi pour soutenir le président Mohamed Bazoum élu démocratiquement en 2021. Comme à l’accoutumée, les militaires nigériens brandissent l’argument de l’insécurité et de la mauvaise gouvernance. Toujours est-il que la vraie version de ces changements anticonstitutionnels reste sournoise. L’on se demande pour qui les militaires font les coups d’Etat en Afrique ? Pour quels intérêts le font-ils ? Les faits sont souvent têtus.
Les résultats de la gouvernance des militaires qui ont pris le pouvoir par la force en Afrique, sont toujours mitigés. La géopolitique et la géostratégie des Occidentaux et des Russes font de l’Afrique un bouclier pour l’assouvissement de leurs intérêts. Le continent africain est victime d’une guerre de nouvelle conquête des puissances. Le Niger ainsi s’ajoute sur la liste des pays transitoires, notamment le Mali, le Soudan, le Burkina-Faso, la Guinée-Conakry et le Tchad. Les conséquences sont fâcheuses. Les choses sont stagnantes. A quoi servent des sommets organisés avec des partenaires soi-disant techniques et financiers ? Quels résultats des sommets Afrique-France, Chine-Afrique, Etats-Unis-Afrique et Russie-Afrique ?
Protéger le Sahel contre les prédateurs
L’Afrique en général et la sous-région Sahel en particulier est en proie aujourd’hui au terrorisme suivie de l’instabilité politique qui sème la désolation et la panique au sein des populations. Les militaires africains doivent assumer leurs responsabilités qui sont celles de protéger leurs pays et peuples contre les attaques mercantiles des conquérants qui ont pour seul but de piller les ressources et appauvrir le continent. Dans la zone Sahel qui est déjà affaiblie par le terrorisme, tous les pays membres du G5 Sahel connaissent des changements anticonstitutionnels dont trois coups d’Etat à l’exception de la Mauritanie.
L’urgence est de sauver le Sahel des griffes des prédateurs qui veulent mettre la sous-région à feu et à sang à cause de ses immenses richesses. Les dirigeants africains doivent ouvrir grand les yeux afin de ne pas servir de base arrière aux puissances. Les partenaires quelle que soit leur origine ou les idéologies militent pour la protection de leurs dividendes.
Que ce soit les Russes ou les Occidentaux, tous font du business. Et en business, il n’y a pas d’amitié, tout est basé sur l’intérêt. C’est ce que les Africains doivent savoir et prendre avec des pincettes les offres « jugées salvatrices » des partenaires. L’histoire nous rappelle toujours les causes des assassinats des hommes africains patriotiques et panafricanistes à savoir Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Mouamar Kadhafi, pour ne citer que ceux-là. L’Union africaine et les organisations sous-régionales (CEDEAO, CEEAC, CEMAC, etc.) doivent-elles continuer à se limiter aux simples communiqués en cas de crise en Afrique ? Il faut éradiquer le mal à la racine et trouver des solutions idoines aux problèmes des coups d’Etat en Afrique qui ne servent pas les intérêts des peuples africains.
Kary Amadou, stagiaire
