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Editorial : Pardonner !

« Ce qui ne te tue pas te rend plus fort », dit le penseur Nietzsche à ceux qui ont l’habitude de connaître les vicissitudes de la vie et ont su se relever. C’est, à tous égards, ce qu’ont vécu les plus hautes autorités de la transition par rapport à ce qui s’est passé au cours du mois de mai 2023 dans la zone méridionale du Tchad. Que s’est-il donc exactement passé durant cette période ? Qui en est l’instigateur et qui en sont les exécutants ? A ce niveau des interrogations, les réponses plausibles sont attendues. Mais l’important consiste à voir du côté de la réaction du président de la transition, chef de l’Etat, le général d’armée Mahamat Idriss Déby Itno, et du chef du gouvernement d’union nationale, Saleh Kebzabo.

Si la communication gouvernementale au sujet de ce qui se passe dans le sud du pays était mal passée ou mal comprise dans un premier temps, la descente sur le terrain du chef de l’Etat dans les sept provinces qui composent cette zone est venue confirmer que les questions liées à la stabilité, à la cohabitation pacifique et à la réconciliation nationale tiennent à cœur les plus hautes autorités du pays de Toumaï. Ces valeurs qui fondent une République, Mahamat Idriss Déby Itno les a prônées dans le septentrion tchadien en allant à la rencontre de ses compatriotes. Mais que se passe-t-il donc pour que les Tchadiens n’entendent pas ce message fort de leurs dirigeants et continuent de s’adonner aux massacres qui les retardent continuellement ?

La réponse se trouve assurément dans la capitale du pays. En effet, des élites, tant civiles que militaires, tirent leurs ficelles de ces affrontements meurtriers entre les couches sociales pour se positionner auprès des gouvernants. Sinon comment comprendre que des ‘’individus’’, soi-disant incarner la représentativité de leur terroir auprès des hautes autorités, ne puissent pas leur faire remonter les ressentis de ceux et celles pour lesquels ils s’affichent ? La réconciliation des cœurs et des esprits pour laquelle ils agissent ne se limite-t-elle qu’aux enveloppes qu’ils empochent sans résultats concrets ? Si tel est le cas, il y a lieu d’observer une pause, de prendre les taureaux par les cornes comme ceux proposés lors du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) et dont le Tchadien lambda attend la concrétisation.

Il serait donc redondant de vouloir agir dans l’intérêt du peuple et le voir subir toutes sortes de frustrations. La réconciliation dont il est question au Tchad impose de faire preuve de sincérité et d’amour qui pardonne tout mais n’oublie jamais pour ne pas laisser les diables du passé resurgir. Que ceux qui vivent de cette situation sachent que le couteau ou le Kalachnikov qu’ils cachent dans leur dos en donnant hypocritement l’accolade de la réconciliation pourrait se retourner un jour contre eux. Car le vrai et sincère pardon vient du cœur !

La Rédaction

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