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Editorial : Sortir le G5 Sahel des ornières

Le 20 février dernier, le Tchad a accueilli le 6ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel.  Un G5 réduit  à un G4 avec le retrait du Mali en 2022. Les années 2020 et 2021 ont marqué un tournant décisif pour l’espace sahélien avec les coups d’Etat à répétition. Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement du G5 Sahel sur la sécurité à N’Djaména a constitué une avancée notable dans le lent processus de prise de conscience sur la menace que représente le phénomène rampant de l’insécurité, les vols à main armée et autres activités illicites dans le Sahel. Cette rencontre de haut niveau avait été vivement souhaitée par tous les États qui partagent les mêmes intérêts et préoccupations.

Année après année, l’insécurité gagne du terrain dans le Sahel avec son lot d’entreprises criminelles. Ces attaques annihilent les initiatives de développement et imposent aux populations de la sous-région des conditions de vie difficiles tout en emportant des vies précieuses. Ces réseaux font leurs lits sur les faiblesses des États, notamment l’insuffisante de coordination intra et interétatique, l’insuffisance d’information et la non maîtrise de l’espace sahélien ainsi que  la corruption.

Cette menace est d’autant plus préoccupante que des connexions avec des trafiquants d’armes et des narcotrafiquants d’autres continents sont régulièrement évoquées. Ceci avec le risque de développement d’un marché local dans les pays de transit et la pénétration progressive des tissus économiques de ces pays par des activités illicites ayant un impact négatif sur leur processus de développement et leur stabilité. Tout cela met en évidence les intérêts en jeu, de même que les pertes que subissent les différents acteurs du fait du développement du trafic dans cette partie du monde. Cette situation d’un enjeu global nécessite une plus grande synergie et une plus grande coordination régionale et internationale. Lesquelles doivent mieux transparaître dans la mise en œuvre des réponses au problème.

Le sommet de N’Djaména a  permis de remettre le G5 Sahel sur la scène internationale après un long silence. Le communiqué final des chefs d’État et de gouvernement sur la situation sécuritaire laisse comprendre qu’il y a une prise de conscience sur l’ampleur des dégâts et surtout leur ferme engagement à lutter ensemble. A noter aussi leur décision de travailler à la définition d’un cadre juridique commun et approprié concrétisé par l’adoption du Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes terroristes. Cette rencontre a permis également de prendre en compte une nouvelle stratégie de développement et de sécurité des pays du G5 Sahel avec la définition de réponses opérationnelles et pratiques contenues dans un communiqué final, pour juguler le problème. L’architecture qui y a été approuvée prévoit un niveau politique, un niveau stratégique, un niveau régional, etc. Il ne reste qu’à joindre l’acte à la parole pour décrisper cette atmosphère délétère imposée et entretenue par ces hommes sans foi ni loi. Surtout que les partenaires ont tous renouvelé leur confiance et leur soutien à l’institution.

La Rédaction

 

 

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