La population de N’Djamena fait face, en cette saison pluvieuse, à la cherté des matériaux de construction notamment le sable, gravier et ciment. Une situation très difficile pour la population au moment où les pouvoirs publics envisagent faire de cette cité capitale la vitrine de l’Afrique.
Partout dans la ville de N’Djamena, les plaintes fusent quant à la flambée du prix des matériaux de construction. Ces plaintes proviennent des citoyens ordinaires tout comme des entrepreneurs. La réalisation d’un habitat décent avec des matériaux durable nécessite un sacrifice financier considérable en cette saison pluvieuse alors que comme les cinq doigts de la main, tout le monde ne dispose pas des mêmes moyens financiers. « Pour construire ne se reste qu’une chambre en matériaux durable ici à N’Djaména, il vous faut au moins 20 à25 sacs de ciment sans compter les fers, sable, gravier et autres», révèle un maçon du quartier Gassi sous anonymat. « Le ciment qui coûtait 8000f à 8500f en saison sèche est aujourd’hui vendu sur le marché à 10.000 fcfa voire plus. Les lambourdes, fers, tous ont augmenté », confirme Ali Ahmat gérant d’une quincaillerie au quartier Moursal. « Le panier de sable qui coutait 150f ou 200f est vendu présentement entre 250 fcfa à 300 fcfa le panier. Un porte-tout contient 6 paniers de sable, ce qui donne actuellement 1800f le porte-tout de sable », même son de cloche du côté de Bana Samuel, un jeune débrouillard. Mahamat Ramat, un chef d’entreprise résident au quartier Abena laisse entendre qu’en: «saison sèche, nous payons la petite benne de sable communément appelée 6 roues à seulement 45 000 fcfa et la revendons à 50.000f mais avec la saison pluvieuse, nous livrons la benne de sable de 6 roues à 55.000f, 60.000f, 65.000f voire 70 000 fcfa. La grande benne de 10 roues qui nous revenait à 100.000f coûte maintenant 125.000 fcfa. Quant au gravier que nous transportons depuis Amdjarass jusqu’ici, la petite benne coûte 100 000 fcfa avant mais présentement nous la revendons à 150 000 fcfa.
La grande benne de 175.000 f à 200.000f revient aujourd’hui à 300 000f. La raison de cette augmentation vertigineuse des prix de ces matériaux de construction est due, selon certaines personnes au mauvais état des voies de communication ainsi qu’au taux élevé des taxes. « Le paradoxe de cette cherté de prix des matériaux de construction, c’est que le remblai et raviers sont extraits sur place et non importés. Ce que l’on ne peut expliquer, c’est le comportement mercantiliste des vendeurs et revendeurs de ces matériaux. Ils exagèrent dans la fixation des prix de leurs articles. Ces derniers trouvent une aubaine en tout pour se faire des bénéfices», affirme Maxime, un client venu se procurer du remblai pour arranger les creux de sa cour et la devanture de sa concession.
Hormis les raisons de la hausse des prix évoquées par les uns et les autres, certains pointent aussi un doigt accusateur sur les pouvoirs publics chargés de règlementer les prix des matériaux de construction en particulier ainsi que de tous les produits en général. Les vendeurs et les commerçants de ces matériaux de construction trouvent les taxes qu’ils versent exorbitantes et c’est ce qui, justifient-ils, greffée au prix d’achat du produit revient cher aux consommateurs.
Djeguedem Patricia, stagiaire.