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Santé au Tchad : un tableau peu reluisant

Se soigner convenablement au Tchad demeure aujourd’hui un problème tant le système de santé du pays présente des failles. En plus de cela, la pauvreté de la population n’est pas de nature à aider à améliorer les choses.  Un état de choses qui a de lourdes conséquences dramatiques.

Le système de santé tchadien est de type pyramidal à 3 niveaux : un niveau central, un niveau intermédiaire et un niveau périphérique. Il repose sur le développement des districts sanitaires. Le niveau central comprend un Conseil national de santé, les services du ministère de la santé, les programmes nationaux, les institutions nationales dont le Centre hospitalier universitaire-La référence nationale (CHU-RN), le Centre hospitalier universitaire de la Mère et de l’enfant (CHU-ME), l’école des agents sanitaire et sociaux (ENASS) et la Centrale pharmaceutique d’achat (CPA). Il y a  également l’hôpital moderne La Renaissance qui offre des soins d’un niveau tertiaire élevé en complément aux structures nationales du même niveau. L’hôpital La Renaissance est géré actuellement par un groupe privé dans le cadre d’une contractualisation avec le gouvernement tchadien.

Des investissements insuffisants

Le système de santé manque d’infrastructures de soins ainsi que de ressources humaines qualifiées. En 2017, le Tchad disposait de 600 médecins et 601 sages-femmes pour une population de 14,2 millions d’habitants. Par ailleurs, seuls 50 % des centres de santé sont fonctionnels sur les 23 provinces. A cela s’ajoutent de multiples défis à savoir les équipements limités ou vieillissants, ruptures récurrentes de médicaments et la persistance des pratiques traditionnelles novices. La Centrale pharmaceutique d’achat (CPA) est l’organe qui a pour but de réguler et coordonner l’approvisionnement, la gestion et la distribution des médicaments. Néanmoins, sa situation financière (10 milliards de FCFA d’endettement) impacte la chaine d’approvisionnement au niveau national.

Planifier, suivre et évaluer

Pour relever certains défis, le gouvernement a déployé d’énormes efforts en termes d’infrastructures sanitaires, d’équipements biomédicaux, de moyens logistiques, de formation, de mobilisation du personnel qualifié, de financement des services, de gratuité des soins, de création de nouveaux programmes de santé et autres. Ces efforts ont été consentis en vue de renforcer efficacement le système de santé et d’inverser la tendance de la mortalité et de la morbidité dans le pays. Toutes ces actions sont soutenues et suivies par les autorités en charge de la santé au travers des réunions mensuelles de haut niveau pour suivre les progrès réalisés et le cas échéant, corriger des dysfonctionnements constatés à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. En dépit des progrès appréciables observés, le chemin demeure encore long pour doter le Tchad d’un système de santé performant et résilient. La politique nationale de santé s’inscrit en droite ligne de la vision du Tchad à l’horizon 2030 ainsi que les Objectifs du développement durable (ODD). La mise en œuvre du Plan national de santé (PNS) se fera à travers des plans nationaux et régionaux de développement sanitaire et devra permettre au Tchad de disposer d’ici 2030, d’un système de santé des populations et en particulier les plus vulnérables.

Rechercher la performance

Les indicateurs de santé au Tchad se caractérisent par des écarts importants. Le système de santé est fragilisé par une espérance de vie d’environ 51 ans, un taux de mortalité de 8560 décès pour 1000 nouvelles naissances, un taux moyen de fécondité de 7 enfants par femme, une couverture vaccinale relative de 25 %, un taux d’utilisation des services sanitaires limité. La santé de la reproduction et de l’enfant reste une problématique au Tchad, ainsi que le paludisme qui est la cause principale des décès des enfants de moins de 5 ans.

Les partenaires du secteur sanitaire, sont entre autres, l’Union européenne (UE), la France et la Suisse, le système des Nations unies (PNUD, UNICEF, ONUSIDA, UNHCHR, OMS et les institutions financières à savoir la Banque mondiale, la BAD et l’AFD). Ce partenariat est élargi aux initiatives mondiales de la santé (Fonds mondial, GAVI, Muskoka etc). La coordination des partenaires du secteur de la santé se fait sous le leadership de l’OMS, par des rencontres de concertation. Ces partenaires interviennent, entre autres, dans l’amélioration de l’accès aux services de santé et de la disponibilité des soins de qualité, la prestation des soins de qualité aux femmes, aux jeunes et aux enfants et le renforcement des interventions contre les principales maladies. La santé est au carrefour du développement humain et de la croissance économique. L’implication et la contribution de tous est sollicitée pour la mise en œuvre concrète du PNS afin que les résultats escomptés soient au rendez-vous d’ici à 2030. L’atteinte des résultats va nécessiter une forte collaboration avec les autres départements ministériels et une mobilisation plus grande des ressources dont la gestion sera soutenue par la culture du résultat, l’esprit d’efficacité, d’efficience et de redevabilité.

Banbé Mbayam Christian

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