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L’arbre qui cache la forêt

Une opération de contrôle physique et biométrique des fonctionnaires et contractuels de l’Etat va se dérouler du 24 fèvrier au 24 mai 2023. Le recensement biométrique des agents de l’Etat vise le nettoyage des fichiers de la solde à des fins d’assainissement. Il permet également de faire la lumière sur leur carrière respective.

Pourront être confirmées ou non l’authenticité de leurs diplômes et la traçabilité de leur évolution professionnelle. Cet exercice combien délicat nécessite rigueur, transparence et objectivité. C’est la nième fois que les agents de l’État sont appelés à se prêter à ce devoir. En soi, l’initiative n’a rien d’embêtant mais passées les phases de vérification des pièces et diplômes et d’identification de chaque salarié, plus rien ne filtre. Pas de carte biométrique pour ceux qui sont enregistrés et pas de sanction contre les agents fictifs et autres.

A cette occasion, les agents sérieux de certaines institutions découvrent avec stupéfaction qu’ils ont des collègues qu’ils n’ont jamais vus physiquement depuis des lustres sans justification aucune. A cette allure, ce travail important à la base perd en crédibilité.

La précarité sociale exacerbée par le chômage et la dégradation des conditions de vie font le lit des voies tortueuses pourvu qu’elles permettent de se faire une place au soleil. Dans un contexte où le copinage et la corruption sont érigés en règle, la barre devrait être placée très haut pendant le recrutement et l’intégration, non après. Puisqu’il est quasi impossible de les expurger du lot une fois intégrés.

Comment sont-ils arrivés à décrocher une place parmis les diplômés rien qu’avec une copie de leur acte de naissance, ou de leur permis de conduire ? La Fonction publique est-elle en passe d’être privatisée ? Qui sont ceux qui recrutent et les autres qui procèdent au recensement ? Il est temps de prendre le taureau par les cornes pour maîtriser les recettes de l’État et assurer une gestion saine des compétences.

Lesquelles compétences, le pays doit en tirer l’essentiel des pierres utiles à la construction de l’édifice nationale. On ne peut vouloir une chose et son contraire. Tout le monde a besoin d’argent mais il faut le mériter à la sueur de son front.
C’est en amont que demeure le gros lot et le plus dur de la tâche. Si l’on recrute bien, le recensement ne serait que formalité. A défaut, il devient un véritable Capharnaüm. De grâce, que les choses se fassent dans les règles de l’art pour redresser le pays tout entier !

La Rédaction

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