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Maladies cardiovasculaires : L’ignorance et la négligence sont sources de trépas

Depuis quelques années, si ce n’est quelques mois ou quelques semaines, les maladies cardiovasculaires communément appelées crises cardiaques déciment de nombreuses vies humaines au sein de la société tchadienne. Peu de proches des victimes qui sont dans le désarroi et la désolation, tant les causes des décès des leurs sont inconnues, s’en remettent aux supputations. Même si certains évoquent la sorcellerie (ce qui est fréquent sous nos cieux) ou l’empoisonnement, il faut savoir raison garder. Pour éclairer la lanterne des uns et des autres, L’Info est allé à la rencontre du cardiologue, le docteur Adda Kanbaye Moctar, médecin exerçant au Centre hospitalier universitaire de l’Amitié Tchad-Chine (CHU-ATC), par ailleurs détenteur du cabinet médical ‘’La Pomme de Vie’’ pour plus d’explications sur les causes des maladies cardiovasculaires, leurs conséquences et les mesures préventives.

Donnant un bref aperçu des maladies cardiovasculaires notamment celles qui sont fréquentes au Tchad, Dr Adda Kanbaye Moctar dit que c’est un ensemble de maladies qui affectent le cœur et les vaisseaux sanguins et surtout chez l’homme qui sont autour du cœur en général. Les citant pêle-mêle, il relève qu’il y a les coronariennes qui touchent justement les vaisseaux sanguins qui alimentent les muscles du cœur, les neuro-vasculaires qui touchent les vaisseaux qui alimentent le cerveau, les artéro-périphériques qui concernent les jambes, les cardiopathies congénitales qui sont des affections de la structure du cœur déjà présentes à la naissance, les cardiopathies rhumatismales qui affectent les muscles et les valves provoquant des thromboses veineuses profondes et l’embolie pulmonaire, etc.

Les gestes qui sauvent

A propos des causes et des manifestations des AVC, le cardiologue indique qu’il faut commencer par le tabagisme qui est la cause première, la consommation excessive de l’alcool, l’alimentation avec un apport hyper-salé, l’hypertension artérielle, la sédentarité, le surpoids, le diabète, les rapports sexuels abusifs. Il ajoute que l’âge aussi est un facteur de risque car à un certain âge, les artères vieillissent et ne fonctionnent plus correctement. Concernant les conséquences, Dr Adda Moctar souligne que les hypertendus qui s’ignorent ou qui ne prennent pas leurs médicaments se retrouveront assez vite avec un AVC et tout devient compliqué à ce stade car aucune rééducation n’est possible parcequ’il s’en suivra un handicap à vie.

Existe-t-il des mesures préventives ? A cette préoccupation, le cardiologue conseille de faire régulièrement le check-up ou le bilan de santé ; malheureusement, les conditions de vie et les moyens financiers actuels ne le permettent pas ; il ajoute que les gens doivent prendre conscience des dangers de la consommation du tabac et celle excessive de l’alcool ; il est également conseillé de réduire la consommation du sel qui est notamment en grande quantité dans le pain tant prisé par les Tchadiens. Ces derniers sont également invités à éviter la sédentarité en marchant à un rythme soutenu quotidiennement. En définitive, Dr Adda Kanbaye Moctar dit sans ambages que l’on ne peut pas tout attendre de l’Etat. Il y a des petites choses et gestes que chacun peut faire à son niveau en toute responsabilité pour éviter les conséquences des accidents cardiovasculaires (AVC).

Riamian Doumtoloum Ghislain

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